Destruction interdite : une mesure française innovante
Interdire la destruction des produits invendus non-alimentaires est un projet que le Gouvernement voudrait mettre en place dès 2021. Mardi dernier, Edouard Philippe a annoncé très sérieusement cette mesure. Si elle était adoptée, cette destruction interdite serait une première mondiale. Les producteurs et les distributeurs concernés n’auraient alors plus le droit de se débarrasser d’articles en parfait état, comme ils le font aujourd’hui.
Imposer la destruction interdite
Le Premier ministre l’a affirmé : « Nous pouvons éviter […] ce gaspillage scandaleux. » En accord avec ce projet, Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique, a déjà commencé à travailler à un projet de loi. Celui-ci veut imposer la destruction interdite. Pour l’instant, ce texte propose de privilégier un recyclage sélectif, plutôt que la destruction automatique. Si cette proposition était validée, les sociétés qui ne respecteraient pas cette nouvelle directive s’exposeraient à des sanctions. En raison de leurs habitudes, les secteurs du textile, de l’électricité et de l’électronique seraient les premiers visés par cette interdiction. En effet, ils trouvent actuellement normal de détruire des tonnes d’articles, sous prétexte d’obtenir une meilleure gestion de leurs stocks.
Fin d’un gâchis organisé
Le gouvernement français souhaite interdire la destruction systématique des invendus non-alimentaires.En France, cette pratique destructrice des invendus non-alimentaires représente chaque année 800 millions d’euros d’articles divers. Ces invendus proviennent principalement de produits d’hygiène et de beauté, d’articles du secteur textile, de l’électroménager et de chaussures. Sur les 800 millions d’euros que constituent ces invendus, seulement 140 millions finissent en dons. En s’opposant au principe d’une destruction volontaire, la France pourrait devenir le premier pays au monde qui imposerait une politique différente, plus écologique. Celle-ci s’appliquerait en priorité à tous les produits réutilisables. Ainsi, seuls certains produits vraiment impossibles à recycler pourraient être détruits. Par exemple, certains cosmétiques périmés.
De fortes retombées écologiques
A elle seule, l’industrie textile mondiale émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. Ce secteur est donc responsable de 2 % des émissions dans le monde. En comparaison, ce pourcentage représente une quantité supérieure à celle produite par tous les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Face à ce constat alarmant, l’exécutif français veut désormais encadrer plus strictement les secteurs industriels non-alimentaires. Ainsi, leurs gaspillages répétés pourraient être sanctionnés comme ceux des produits alimentaires, beaucoup mieux contrôlés légalement.
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