Air France : un mouvement social sans issue ?
Au sujet du conflit que traverse actuellement Air France-KLM, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire s’est exprimé de façon tranchée. Il a récemment déclaré qu’en poursuivant son mouvement de grève la société risquait maintenant de menacer sa propre survie, qui désormais « était en jeu ».
Après la démission du président de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, suite à une consultation du personnel, hostile à sa politique salariale à plus de 80 %, la direction d’Air France va très vite être vacante. Pour l’instant, le conseil d’administration de la société a demandé à Jean-Marc Janaillac d’assurer ses fonctions jusqu’à aujourd’hui. Une direction de transition doit dès demain être décidée et mise en place.
La gravité de cette situation a poussé le ministre à demander aux employés de ne pas oublier « […] le sens des responsabilités de chacun. » Un discours aux accents solennels, qui lui a même fait évoquer la disparition possible de la compagnie aérienne si le travail ne reprenait pas normalement.
Le ministre a par ailleurs exclu toute possibilité de renflouement financier d’Air France par l’État, dont le rôle n’était pas selon lui : « […] d’éponger les dettes ».
Tout le monde attend maintenant que le dialogue social reprenne de façon urgente et positive, alors que la compagnie accuse déjà une perte de 300 millions d’euros. La poursuite du conflit social favorise en effet chaque jour un peu plus les concurrents d’Air France-KLM, dont une partie des clients s’est sans doute déjà éloignée.
Bruno Le Maire a rappelé aux grévistes : « J’en appelle au sens des responsabilités de chacun, des personnels navigants, des personnels au sol, des pilotes qui demandent des augmentations de salaires qui sont injustifiées » […] « Quand on a le niveau de rémunération actuel des pilotes, que l’on sait que l’entreprise est en danger, on ne demande pas des revendications salariales aussi élevées. »
À l’approche de la période clé des grandes vacances, essentielles pour l’activité de toutes les compagnies aériennes, Air France doit impérativement sortir en urgence du conflit qui le ronge, si possible par le haut. En effet, les pertes que la compagnie essuie actuellement seront très difficiles à rattraper, voire impossibles à combler après la forte saison.