Pourquoi le traçage numérique avec StopCovid fait-il un flop en France ?

Traçage numérique : pourquoi StopCovid fait un flop en France ?

16483

Application de traçage numérique StopCovid : une adhésion très mitigée

 

A ce jour, l’application de traçage numérique StopCovid n’a pas convaincu les Français. Cela, malgré un coût important. Et malgré les nombreux encouragements de l’exécutif à l’utiliser. Désormais, de récents progrès réclamés par la CNIL vont-ils la rendre plus attirante ?

 

Une ultime chance ?

Le traçage numérique permis par StopCovid n'a pas convaincu les Français.

Le traçage numérique permis par StopCovid n’a pas convaincu les Français.

Pour Cedric O, secrétaire d’Etat au Numérique, l’avenir de StopCovid peut encore se transformer en succès. En effet, début septembre, l’application de traçage numérique a renforcé ses protections concernant la vie privée des citoyens. Ainsi, elle bénéficie maintenant des modifications demandées par la CNIL. Dorénavant, ses données de traçage, qu’elle envoie aux services de dépistage, seront mieux triées. De fait, elles élimineront les personnes trop éloignées, et qui ne couraient aucun risque de contamination. Mais cette amélioration suffira-t-elle aux Français ? Alors qu’on a enregistré seulement 2,3 millions de téléchargements. Et que 25 % d’entre eux ont ensuite été désinstallés. Au final, le score actuel des contaminations identifiées serait de 72 ! Alors que le serveur de StopCovid coûte 200.000 € par mois !

Un manque évident de coordination

L’une des explications d’un tel fiasco figurerait dans le rapport sénatorial de juillet dernier. Ainsi, celui-ci dénonce un protocole scientifique anarchique. Qui a négligé l’évidence que le traçage numérique via StopCovid concernerait « un seuil élevé d’utilisateurs ». Dont un nombre important subissait une « fracture numérique » rédhibitoire. Par conséquent, le traçage attendu était compromis d’avance. De plus, l’« accoutumance à la surveillance numérique » induit par ce dispositif constituait par essence une menace. Pour la vie privée des citoyens. Enfin, le choix de la technologie Bluetooth liée à StopCovid provoquerait une localisation trop imprécise des personnes.

L’application de traçage numérique StopCovid Un échec purement français

Alors, comment expliquer qu’en Grande-Bretagne un système de traçage numérique similaire a séduit près de 12,5 millions de Britanniques ? Et qu’en Allemagne, 17 millions de gens y adhèrent déjà ? Sans doute parce que l’approche technique de ces deux pays n’a pas été la même. Car plus décentralisée qu’en France. En préférant un accès aux informations par le Web, plutôt que par un serveur central. Cela, pour garantir une meilleure protection de la vie privée. En tous cas, il faut espérer que les dernières modifications de StopCovid gommeront les préjugés des Français. Et que Jean Castex téléchargera aussi l’application. Lui qui a récemment avoué à la télévision qu’il ne l’avait toujours pas fait.



Avatar photo

Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.


Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner