Réforme des retraites agricoles, qui vise à aligner leur mode de calcul sur celui du régime général, apportera environ 120 euros de plus par mois pour de nombreux agriculteurs. Cependant, les syndicats jugent ces mesures insuffisantes. La reconnaissance de la pénibilité et l’amélioration des petites pensions sont des sujets qui restent au cœur des revendications. L’application de cette réforme, prévue pour 2026, pourrait être reportée à 2028, suscitant l’inquiétude des acteurs du secteur.
Une réforme qui aligne les retraites agricoles sur le régime général
Le projet de réforme des retraites agricoles fait partie des dispositions importantes du projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Cette réforme a pour objectif d’aligner le calcul des retraites agricoles sur celui du régime général. Ainsi, le mode de calcul reposera désormais sur les 25 meilleures années, en lieu et place d’un système complexe mêlant points et annuités.
Ce changement, salué par les syndicats agricoles comme la FNSEA, concernera près de 400 000 agriculteurs non-salariés. Selon Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, cette réforme offrira une augmentation moyenne de 120 euros par mois pour la moitié des futurs retraités agricoles. Cette amélioration est importante pour des pensions qui stagnent souvent autour de 1 000 euros mensuels, voire moins.
Réforme des retraites agricoles. Une avancée limitée pour les syndicats agricoles
Si la réforme constitue une avancée, elle ne résout pas tous les problèmes liés aux retraites agricoles. La FNSEA critique notamment le report de l’application de la réforme à 2028, alors qu’elle était initialement prévue pour 2026. Ce retard est dû au contexte budgétaire actuel, mais il suscite colère et frustration dans le secteur.
De son côté, la Coordination rurale voit l’alignement sur le régime général comme une mesure positive, mais demande la reconnaissance de la pénibilité pour les agriculteurs. Selon Véronique Le Floch, présidente de ce syndicat, les travailleurs du secteur agricole devraient bénéficier des mêmes critères que les salariés qui peuvent partir plus tôt à la retraite en raison des conditions de travail difficiles. L’égalité de traitement est donc une priorité pour ce syndicat.
Des petites pensions qui restent un enjeu majeur
Un autre point de discorde concerne les petites pensions des agriculteurs. Pour la Confédération paysanne, la situation des retraités touchant des pensions très faibles reste préoccupante. La loi Chassaigne, qui garantit un minimum de retraite de 85 % du SMIC, est jugée insuffisante pour certains. Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, souligne qu’il existe encore des agriculteurs qui perçoivent des pensions de 400 euros par mois.
La Confédération paysanne appelle à des mesures pour relever les plus petites pensions, afin d’assurer une meilleure justice sociale dans le secteur agricole. Cet enjeu devient d’autant plus crucial que plus de la moitié des agriculteurs actuels partiront à la retraite dans les dix prochaines années.
Réforme des retraites agricoles. Un secteur en pleine mutation face à des défis croissants
Les retraites agricoles ne sont qu’une facette des nombreux défis auxquels le secteur est confronté. Avec la baisse des revenus agricoles, la montée des préoccupations environnementales et les difficultés liées à la transmission des exploitations, les agriculteurs doivent faire face à des conditions de travail de plus en plus exigeantes.
Les syndicats insistent sur l’importance de donner des signaux forts dès maintenant pour soutenir les agriculteurs. « Les retraites, c’est comme le carburant », rappelle Luc Smessaert, en référence aux revendications qui ont marqué les manifestations du début de l’année. La réforme des retraites, bien que nécessaire, doit s’accompagner de mesures complémentaires pour prendre en compte la spécificité du travail agricole et les difficultés rencontrées par les exploitants.
Une réforme qui doit aller plus loin pour garantir une justice sociale
La réforme des retraites agricoles est un premier pas vers une amélioration des conditions de vie des retraités du secteur. Toutefois, elle ne suffit pas à répondre à l’ensemble des problématiques. Les petites pensions, la pénibilité du travail agricole et le report de l’application à 2028 soulèvent de nombreuses questions.
Les syndicats demandent des mesures plus équitables et une prise en compte réelle des spécificités du secteur. Pour assurer une retraite digne à tous les agriculteurs, des ajustements supplémentaires sont indispensables. Il est crucial que le gouvernement entende ces revendications et agisse rapidement pour protéger un secteur vital pour la société.