22.000 amendements : une stratégie de blocage délibérée
Au total, plus de 22.000 amendements viennent d’être déposés, face au projet de loi qui vise à modifier le système universel des retraites. Pour ce quinquennat, ce total est un record absolu. De la part de La France Insoumise, largement majoritaire dans cette action, la stratégie d’obstruction parlementaire ne fait aucun doute. Objectif bloquer l’adoption du texte.
La France Insoumise en tête
Dans cette accumulation de 22.000 amendements, près de 90 % sont issus de La France Insoumise. Soit exactement 19.713. A l’évidence, cette concentration d’obstacles, destinés à empêcher l’adoption du texte, démontre la volonté des Insoumis d’en découdre avec les propositions de l’exécutif. D’ailleurs, la présence prévue de trois ténors du parti, bien décidés à affronter la Commission spéciale lors des auditions, en fera la preuve. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens et Clémentine Autain ne manqueront pas d’exposer toute leur combattivité.
Un volume d’amendements impressionnant pour bloquer l’adoption du texte
Dans le nombre impressionnant des 22.000 amendements déposés, à elle seule, La France Insoumise en totalise près de 2.000. De son côté, le parti Les Républicains en a soumis 1.148. Beaucoup plus modeste, le Parti Communiste s’est limité à 489. Quant à La République En Marche, elle en a déposé 298. Et le Parti Socialiste 283. Par ailleurs, les rapporteurs et le Gouvernement peuvent encore proposer de nouvelles modifications au texte existant. Cela, quand ils le souhaitent. Pour l’instant, ces premiers dépôts ne constituent que des éléments bruts. Par la suite, le nombre exact d’amendements réellement débattus devant la Commission spéciale pourra encore évoluer. En effet, les administrateurs qui les ont enregistrés vont maintenant vérifier si certains ne comportent pas des défauts techniques. En ce cas, certains de ces amendements pourraient être jugés non recevables.
Des changements encore possibles
En dehors des 22.000 amendements déposés, les sept rapporteurs de la Commission pourront continuer à proposer des modifications au texte soumis. Cela, pendant tous les débats qui auront lieu. Ainsi, ces rapporteurs pourront le faire sans respecter de délai de dépôt. De son côté, le Gouvernement pourra lui aussi apporter des modifications quand il le voudra.
Une tactique clairement contestataire
En faisant barrage au projet du Gouvernement de réformer le système universel des retraites, avec plus de 22.00 amendements, on peut supposer que l’opposition veut pousser l’exécutif à utiliser l’article 49.3 de la Constitution. Si cela se produisait, cela fournirait alors à la France Insoumise l’opportunité de démontrer qu’un tel passage en force ne serait pas une décision démocratique.
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