Voter : un droit reconnu aux personnes déficientes intellectuelles
Le 25 octobre dernier, le premier ministre Edouard Philippe a déclaré que les personnes sous tutelle étaient désormais autonomes en matière de vote. Par conséquent, aucun juge ne peut plus les empêcher de mettre un bulletin dans une urne. Cette décision, très importante pour le monde du handicap, concerne 300.000 personnes en France. Jusqu’à présent, elles étaient privées d’être des citoyens à part entière. Pourtant, leur droit de vote était déjà considéré comme inaliénable. D’ailleurs, il figure dans l’article 29 de la Convention internationale de l’ONU concernant les personnes handicapées. Celle-ci a été ratifiée par la France depuis 2010.
Un lent et long combat
L’accès au droit de voter pour les personnes porteuses d’une déficience intellectuelle est attendu depuis des décennies. S’il est aujourd’hui établi, c’est grâce aux efforts soutenus de nombreuses associations et à leur militantisme. Parmi elles, Nous Aussi. Cette association a d’ailleurs fait du droit de voter le thème central de son récent congrès, qui s’est tenu à Verdun ce 9 novembre. Cette organisation défend depuis longtemps l’idée que le vote n’est pas une question de capacité mais simplement un droit. Empêcher les personnes handicapées de l’exercer revient à les priver de leur libre arbitre.
Aider les personne à choisir
Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat au Handicap, approuve totalement cette évolution. De même, Luc Gateau, président de la Fédération Unapei, qui soutient également l’association Nous aussi. D’ailleurs, il a salué la récente décision prise par l’exécutif. Cependant, pour que ce nouveau droit de voter soit pleinement applicable, il faut maintenant aider les personnes concernées à faire leur choix. Pour cela, le FALC (Facile à Lire et à Comprendre), cette méthode qui permet de simplifier la lecture des textes et des discours, est un outil essentiel. Elle va aider les personnes déficientes intellectuelles à savoir pour qui elles veulent voter. Dans certains cas, le FALC leur facilitera aussi la compréhension de la procédure de vote. En effet, certaines d’entre elles ne savent pas bien comment s’y prendre.
Un droit pleinement compris
Pour que le droit de voter puisse s’exercer en toute connaissance de cause, il faut que les personnes handicapées puissent accéder aux programmes des candidats sans difficulté. Par conséquent, leur discours et les contenus de leurs meetings doivent être clairs. Sans cette aide à la compréhension, le droit de voter, s’il est privé d’accompagnement, restera discriminant.
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi le site de l’association Nous Aussi