Application de traçage numérique StopCovid : une adhésion très mitigée
A ce jour, l’application de traçage numérique StopCovid n’a pas convaincu les Français. Cela, malgré un coût important. Et malgré les nombreux encouragements de l’exécutif à l’utiliser. Désormais, de récents progrès réclamés par la CNIL vont-ils la rendre plus attirante ?
Une ultime chance ?
Pour Cedric O, secrétaire d’Etat au Numérique, l’avenir de StopCovid peut encore se transformer en succès. En effet, début septembre, l’application de traçage numérique a renforcé ses protections concernant la vie privée des citoyens. Ainsi, elle bénéficie maintenant des modifications demandées par la CNIL. Dorénavant, ses données de traçage, qu’elle envoie aux services de dépistage, seront mieux triées. De fait, elles élimineront les personnes trop éloignées, et qui ne couraient aucun risque de contamination. Mais cette amélioration suffira-t-elle aux Français ? Alors qu’on a enregistré seulement 2,3 millions de téléchargements. Et que 25 % d’entre eux ont ensuite été désinstallés. Au final, le score actuel des contaminations identifiées serait de 72 ! Alors que le serveur de StopCovid coûte 200.000 € par mois !
Un manque évident de coordination
L’une des explications d’un tel fiasco figurerait dans le rapport sénatorial de juillet dernier. Ainsi, celui-ci dénonce un protocole scientifique anarchique. Qui a négligé l’évidence que le traçage numérique via StopCovid concernerait « un seuil élevé d’utilisateurs ». Dont un nombre important subissait une « fracture numérique » rédhibitoire. Par conséquent, le traçage attendu était compromis d’avance. De plus, l’« accoutumance à la surveillance numérique » induit par ce dispositif constituait par essence une menace. Pour la vie privée des citoyens. Enfin, le choix de la technologie Bluetooth liée à StopCovid provoquerait une localisation trop imprécise des personnes.
L’application de traçage numérique StopCovid Un échec purement français
Alors, comment expliquer qu’en Grande-Bretagne un système de traçage numérique similaire a séduit près de 12,5 millions de Britanniques ? Et qu’en Allemagne, 17 millions de gens y adhèrent déjà ? Sans doute parce que l’approche technique de ces deux pays n’a pas été la même. Car plus décentralisée qu’en France. En préférant un accès aux informations par le Web, plutôt que par un serveur central. Cela, pour garantir une meilleure protection de la vie privée. En tous cas, il faut espérer que les dernières modifications de StopCovid gommeront les préjugés des Français. Et que Jean Castex téléchargera aussi l’application. Lui qui a récemment avoué à la télévision qu’il ne l’avait toujours pas fait.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur les réserves de la CNIl concernant l’application StopCovid
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de La Croix