Suppression de certains TER : un bilan menaçant
Dans son dernier bilan sur le fonctionnement actuel des Train Express Régionaux, la Cour des comptes a émis des critiques alarmantes sur leur rentabilité. D’après cette analyse, leur mode de gestion est fortement à revoir. A terme, cela pourrait entraîner la suppression de certains TER, voire la disparition de certaines lignes.
Un contexte très troublé
C’est dans un contexte très tendu que La Cour des Comptes vient de publier un rapport alarmiste sur l’état de santé du réseau des Trains Express Régionaux français. En effet, ce rapport, longuement préparé, remet directement en cause l’efficacité du modèle économique des TER. Ces critiques tombent très mal, alors que ce 16 octobre, le TER Charleville-Mézières-Reims a justement percuté un convoi routier en Champagne-Ardenne. Cet accident a fait 11 blessés. Cela a provoqué un mouvement social, basé sur le « droit de retrait » des agents de la SNCF. Une grève lancée sans préavis, que le Gouvernement conteste. Pour les magistrats financiers qui ont analysé les dépenses publiques engagées par les régions traversées par les TER, cette activité ferroviaire n’est globalement pas rentable. Surtout sur certaines « petites » lignes. De plus, la qualité de service observée dans ces trains a été jugée « insuffisante ». Au point que la Cour des comptes envisagerait la suppression de certains TER. Ce bouleversement concernerait de très nombreux voyageurs en régions. Notamment 900.000 usagers qui utilisent en plus chaque année les autocars gérés par SNCF Mobilités.
Mieux préparer l’ouverture à la concurrence
La suppression de certains TER pourrait survenir, après une analyse très critique de la Cour des comptes.Pour redresser ce bilan financier négatif, la Cour des comptes mise sur l’ouverture prochaine du secteur ferroviaire à la concurrence. Ce changement pourrait intervenir dès 2023. Il pourrait éviter la suppression de certains TER. Cependant, pour que cette évolution du marché soit productive, il faudrait que les régions s’y préparent activement. Notamment, en renforçant la qualité de leurs services. Pour y parvenir, la Cour des comptes demande que les territoires se dotent de « […] profils d’expertise technique, juridique et financière ». Or, pour l’instant, peu de régions ont amorcé cette mutation. Ainsi, seules trois d’entre elles, le Grand Est, les Hauts-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur l’ont montré. De fait, elles ont commencé à mettre en place de nouvelles procédures. Par ailleurs, l’Autorité financière a demandé d’améliorer la qualité globale du réseau des TER. Un progrès qui, selon la Cour, ne pourra se faire que si les régions concernées peuvent elles-mêmes « […] choisir leur gestionnaire d’infrastructures ».
Des débuts d’amélioration en cours
En réponse au diagnostic alarmant posé par la Cour des comptes, la SNCF affirme qu’elle a déjà réussi à faire baisser certains coûts. Pour cela, elle s’efforce actuellement de supprimer toutes les heures travaillées qui ne sont pas assez productives. De cette manière, le groupe ferroviaire prétend qu’il pourra bientôt s’aligner sur les standards de rentabilité européens. Ainsi, le moment venu, la SNCF pense pouvoir être compétitive face à ses concurrents. Mais ces efforts suffiront-ils à éviter la suppression de certains TER ?
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