StopCovid : un usage qui exige un cadre clair
Lors de son allocution télévisée du 13 avril, le Président de la République a parlé d’une application numérique dédiée. Une application utilisée après le 11 mai, pour mieux accompagner le déconfinement. Notamment, en détectant rapidement les personnes contaminées par le Covid-19. Cette application, baptisée StopCovid, sera-t-elle opérationnelle à temps ?
Un cadre précis à définir
A l’évidence, avant d’utiliser une telle application, un débat parlementaire sera nécessaire. De plus, la CNIL, qui veille sur la protection les données privées, aura d’abord un avis à donner. En théorie, l’utilité de l’application StopCovid serait d’aider à casser les chaînes de propagation du coronavirus. En effet, grâce à ce procédé, une détection plus fine des personnes contaminées deviendrait possible. Cela préparerait le terrain, pour ensuite appliquer un traitement dès sa mise au point par les chercheurs. Une solution de traçage digital d’ailleurs dernièrement envisagée à l’échelle européenne.
Un traçage vraiment applicable ?
Basée sur la technologie Bluetooth, l’application StopCovid pourrait prévenir de façon anonyme les passants à proximité d’une personne contaminée. Cela, en leur envoyant un message sur leur smartphone. Cependant, pour être efficace, cet outil devra s’accompagner de mesures sanitaires complémentaires. Notamment, l’usage chez le grand public de masques de protection. Car ces derniers renforceront les gestes barrières. Particulièrement pendant les voyages en transports en commun. En raison d’une promiscuité obligatoire. De plus, des tests systématiques, permettant de savoir si l’on est contaminé, devront rapidement avoir lieu. Sans cela, l’efficacité d’une application de traçage serait trop diminuée.
Une mise en place en suspens
Emmanuel Macron a promis que l’application éventuelle de StopCovid sera vite débattue. Cela officiellement, avant le 11 mai. Olivier Véran, ministre de la Santé, et Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, ont eux aussi abordé ce sujet dans les médias. Cependant sans confirmation encore de sa finalisation. De son côté, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a aussi fait des déclarations contradictoires sur cette application. Dans un premier temps, il s’est montré favorable au projet. Puis, il s’est retranché derrière deux grands principes. A savoir, « le volontariat et le respect des libertés individuelles ». Par conséquent, des débats au Parlement sur StopCovid seront nécessaires.
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