Hier, le rassemblement de la police devant l’Assemblée nationale a mobilisé plus de 35.000 personnes. Un succès qui a obligé de nombreux responsables politiques à se déplacer. Notamment Gérald Darmanin, qui s’est brièvement entretenu avec des policiers. Juste avant le début de cette importante manifestation. Une première pour un ministre de l’Intérieur.
Une visite controversée
A cette occasion, Gérald Darmanin a tenu à affirmer aux policiers en colère qu’il ne les oubliait pas et qu’il les soutenait. Notamment, en répondant à l’un d’entre eux « Tous les soirs, quand je me couche, je pense à vous. » Cependant, l’accueil de cette visite du « premier flic de France » n’a pas fait l’unanimité. Parfois, avec des applaudissements, mais aussi des sifflets. Au-delà des critiques partisanes, ce vaste mouvement a montré que les policiers français exigeaient maintenant des sanctions pénales beaucoup plus sévères. Face aux agressions qu’ils subissent quotidiennement. D’ailleurs, ces attentes des policiers ont souvent exprimé des reproches directs contre les lenteurs judiciaires. Celles-ci engendrant souvent des peines qui restent théoriques.
Des revendications sans récupération
Ce rassemblement de la police française, d’une ampleur exceptionnelle, avait pour particularité de refuser toute récupération politique. En effet, tous les syndicats représentant les forces d’ordre ont insisté sur ce point. En précisant bien qu’ils attendaient désormais des réponses de justice très urgentes. Notamment, en prenant pour exemple le récent assassinat du brigadier Eric Masson. Abattu il y a deux semaines, lors d’un banal contrôle d’un petit trafiquant de drogue, à Avignon.
Une absence remarquée du garde des Sceaux lors de ce rassemblement de la police
Lors de ce grand rassemblement de la police à Paris, l’absence du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a été remarquée. D’autant plus que les manifestants ont réclamé l’application des peines planchers. En théorie, contre les agresseurs de policiers. Alors que le garde des Sceaux s’y oppose. A ce sujet, Fabien Vanhemelryck, le Secrétaire général du syndicat Alliance, a encouragé les manifestants à huer le ministre. En lui reprochant de prendre trop souvent la défense des prisonniers. Un reproche formulé sous une banderole, dont le message accusateur était « Payés pour servir, pas pour mourir ».
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