La profession d’aide à domicile : une situation professionnelle stressante
Pour les employés chargés d’accompagner des personnes âgées et dépendantes dans les gestes du quotidien, le coronavirus a beaucoup compliqué la tâche. De fait, la profession d’aide à domicile est souvent incompatible avec la distanciation sociale. Car celle-ci y est impossible à respecter. De plus, durant leur travail, ces travailleurs dévoués ne peuvent même pas compter sur un nombre suffisant de protections.
Une profession d’aide à domicile insuffisamment considérée
Les contraintes imposées par l’épidémie de coronavirus rend la vie d’énormément de Français plus pénible. Malheureusement, ce constat est encore plus vrai pour les employés chargés d’assurer une aide à domicile, pour des personnes dépendantes et âgées. En effet, faire leur toilette, les nourrir et les habiller entraîne forcément des risques. Or, pour les auxiliaires de vie, la distanciation sociale, destinée à prévenir la propagation du virus, est souvent impossible à respecter. Cela rend leur situation très vulnérable, alors que ces travailleurs occupent une fonction aujourd’hui très peu considérée.
Des conditions de travail très difficiles
Depuis le 16 mars, un arrêté permet aux personnes qui fournissent une aide à domicile de bénéficier de neuf masques de protection. Cela, par semaine et par employé. C’est nettement insuffisant, lorsqu’on sait que ces personnes sont censées changer de masque toutes les quatre heures. De plus, dans le cas de certaines pathologies très invalidantes, respecter un mètre de distance avec un malade handicapé est souvent impossible. En effet, il faut parfois le toucher, voire le porter. Dans ce cas, on risque évidemment de se faire contaminer. Ainsi, dans ce contexte professionnel stressant, le respect absolu des mesures « barrières » est inapplicable. Alors, les employés chargés de s’occuper de personnes vulnérables ont souvent peur, sans jamais pouvoir l’exprimer.
Des protections insuffisantes
Pour les personnes qui assurent une aide à domicile, la crise du coronavirus a nettement amplifié les difficultés professionnelles courantes. En plus, dans une fonction qui reste mal payée. De fait, en moyenne, ces salariés ne touchent environ que 900 euros bruts par mois. Par ailleurs, pour certains malades, plusieurs auxiliaires sont nécessaires dans une même journée, afin d’assurer toutes les tâches requises. Parfois, cela peut nécessiter jusqu’à quatre employés par malade. Ce qui, avec la promiscuité que cela implique, multiplie encore les risques de se faire contaminer. Pour la profession d’aide à domicile, le manque actuel de masques et de blouses de protection est quasiment aussi préoccupant qu’en milieu hospitalier. Espérons que les livraisons promises ne tarderont plus.
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