En Bretagne, le Morbihan est connu pour sa production abondante de volailles, car ce département compte de nombreux poulaillers. Pour encore intensifier ce type d’élevage, certains éleveurs envisagent de construire des poulaillers géants. Ce qui leur permettrait d’obtenir des quantités d’animaux plus abondantes. Cependant, sur place, d’autres éleveurs du collectif « Bretagne contre les fermes usines » s’y opposent.
Une forte opposition
Depuis environ deux ans, la petite commune de Langoëlan est le théâtre d’un conflit qui oppose des éleveurs traditionnels à ceux qui veulent développer l’élevage intensif. Notamment, au moyen de deux nouveaux poulaillers qui atteindraient chacun une surface respective de 2.200 m². Cela, afin d’obtenir un rendement annuel global de 120.000 volailles. Pour le moment, une enquête publique a abouti à des conclusions favorables. Ce qui a permis de délivrer des autorisations administratives. Cependant, un recours déposé au tribunal administratif a récemment stoppé ce projet. Désormais, cette procédure pourrait remettre en cause la construction de ces deux énormes poulaillers.
Une manifestation contre le projet des poulaillers géants
Ce samedi 20 novembre, le collectif « Bretagne contre les fermes usines » avait organisé un rassemblement à Langoëlan. Le but de cette manifestation était de s’opposer au projet de l’entreprise agricole Kermaria. Cela, avant qu’un jugement favorable qui autoriserait la construction de deux poulaillers géants n’ait lieu. En effet, si cette réalisation devenait effective, le collectif a annoncé qu’une telle concentration de volailles ne serait pas sans conséquence sur l’environnement. Notamment, parce que les 661 tonnes de fumiers produites chaque année par ce projet risqueraient d’entraîner d’importantes fuites d’ammoniac.
Le refus d’une dépendance inévitable
Par ailleurs, le syndicat agricole La Confédération paysanne s’oppose à ce projet parce que sa réalisation engendrerait « […] une perte totale d’autonomie des éleveurs […] ». Cela, « […] une fois les poulaillers mis en route ». Ainsi, ce rejet d’une future production aussi massive se base sur le refus d’une dépendance qui serait alors inévitable. Celle-ci étant due au fait que les éleveurs ne disposeraient pas ensuite de surfaces de cultures suffisantes pour nourrir correctement toutes ces volailles. Par la suite, cette situation les contraindrait alors à se fournir chez un fabricant local d’aliments. A savoir, Sanders. Enfin, la Confédération paysanne a calculé que la mise en place globale de ces deux poulaillers géants nécessiterait environ 1,4 million d’euros. Alors que la région Bretagne ne s’est engagée pour le moment qu’à investir la somme de 50.000 euros.
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