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Des études ont révélé que les obstacles au vote électoral en ligne dépasse la technique. De plus, Internet n'éviterait pas les abstentions.

Les obstacles au vote électoral en ligne : ils ne sont pas que techniques

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Inconnus de beaucoup de Français, les obstacles au vote électoral en ligne n’ont pas pour seule raison un réseau numérique inadapté. Ainsi, à l’approche des futures élections présidentielles de 2022, une incompréhension perdure chez de nombreux citoyens, lorsqu’ils découvrent que choisir un futur président par Internet demeurera impossible.

Les obstacles au vote électoral en ligne restent complexes

Des études ont révélé que les obstacles au vote électoral en ligne dépasse la technique. De plus, Internet n'éviterait pas les abstentions.

Des études ont révélé que les obstacles au vote électoral en ligne dépasse la technique. De plus, Internet n’éviterait pas les abstentions.

L’un des principaux arguments des partisans du vote numérique serait que cette facilité permettrait de limiter le nombre des abstentions. Or, plusieurs études ont révélé que les obstacles au vote électoral en ligne étaient plus complexes qu’on ne pourrait le croire. Même si l’habitude d’exprimer son opinion via un scrutin envoyé par un smartphone ou un ordinateur est devenue banale. A ce jour, si ce mode d’expression reste limité à des votes non politiques, c’est qu’il existe de bonnes raisons. Celles-ci venant s’ajouter au constat indéniable que le temps manquerait pour déployer un système numérique performant avant les dates prévues. En clair, pour les 10 et 24 avril 2022. Dates d’ailleurs  confirmées par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Notamment, à cause des garanties de sécurité informatique qu’un tel dispositif nécessiterait.

Un précédent peu convaincant

D’après différentes études provenant du CNRS, centrées sur la fiabilité des protocoles de communication, il apparaît que réduire le taux d’abstention aux élections grâce au vote en ligne ne serait absolument pas garanti. Pire, il semblerait que cette possibilité pourrait même produire l’effet inverse. C’est en tous cas ce qu’a confirmé une étude universitaire belge, réalisée en 2020. Celle-ci arrivant à la conclusion qu’un vote par Internet, permis en 2012 pour les résidents d’Outre-mer, avait eu un « […] impact négatif sur le taux de participation ». De plus, en ne montrant pas de différence significative entre les votes faits dans les urnes et ceux via Internet.

Une image affaiblie du droit de vote

Un autre élément immatériel viendrait renforcer l’idée que voter en effectuant un simple clic sur un clavier serait nuisible à l’image d’une élection présidentielle. Notamment, parce que le sérieux qui doit accompagner ce choix s’en trouverait affaibli. Entre autres, parce que ce geste, fait de chez soi, pourrait s’assimiler à celui d’un simple achat réalisé sur un site marchand. Ce qui n’a plus rien à voir avec une démarche citoyenne. Un risque déjà pointé du doigt par le Conseil constitutionnel, en 2007. Lorsque l’institution a démontré que les machines à voter gommaient « […] le lien symbolique entre le citoyen et l’acte électoral […] ». A l’inverse du geste qui consiste à glisser physiquement un scrutin dans une urne.



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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.