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Au final, les risques du vote électronique rendent cette solution technique irréaliste.

Risques du vote électronique : une solution technique irréaliste

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La tentation de voter par Internet démontre une méconnaissance des risques du vote électronique. Ainsi, ceux qui voient dans cette solution le moyen d’éviter le bureau de vote les sous-estiment. En effet, exprimer son choix en ligne n’est pas l’idéal. Cela, pour plusieurs raisons. En tous cas, ce n’est sûrement pas la bonne solution pour limiter l’abstention.

Un taux d’abstention record

Au final, les risques du vote électronique rendent cette solution technique irréaliste.

Au final, les risques du vote électronique rendent cette solution technique irréaliste.

Dernièrement, le bilan du premier tour des élections régionales et départementales a révélé un taux d’abstention record. Ainsi, 66 % des Français ont boudé les urnes. Soit, 16 % de plus qu’en 2015. Constatant ce désintérêt massif, certains élus et journalistes ont défendu l’idée de mettre rapidement en place le vote par Internet. Or, même si cette possibilité est tentante, notamment chez les jeunes, elle semble ignorer les risques du vote électronique. A savoir, l’impossibilité de sécuriser totalement les scrutins digitaux. Cela, en raison de multiples possibilités de piratage. Celles-ci étant proportionnelles à l’importance de l’enjeu. Pour preuve, il suffit de se souvenir des manipulations durant les élections présidentielles américaines.

Le vote papier reste sûr face aux risques du vote électronique

En matière de vote, il faut se rendre à l’évidence. Même si le bulletin en papier semble vieillot, il a l’avantage d’être fiable. Notamment, grâce aux nombreuses précautions qui l’entourent (urne transparente, etc.). Ainsi, l’usurpation d’identité est beaucoup plus difficile dans la vie physique. De plus, même si on y parvient, elle ne concerne qu’un seul votant. Alors que les fraudes numériques peuvent truquer des centaines de milliers de votes. Par conséquent, les risques du vote électronique sont beaucoup plus dangereux. Enfin, on peut facilement influencer le choix d’un internaute devant son écran. Beaucoup plus que celui d’une personne dans un isoloir. Ce simple constat explique pourquoi de nombreux experts en sécurité informatique jugent le vote papier plus sûr. Tout comme le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. D’ailleurs, en 2020, celui-ci affirmait que seul l’isoloir garantissait aux électeurs d’être « […] libres de tenir leur vote secret. »

Une fausse bonne solution

Après réflexion, bien que séduisantes, les élections en ligne restent une pratique à haut risque. Sans aucune garantie de fiabilité, ni de réelle confidentialité. D’ailleurs, les quelques tentatives dans ce sens ont également montré une faible participation. Notamment fin mai, pour élire de l’étranger des Conseillers des Français. Ainsi, ces suffrages numériques ont à peine attiré plus de 12 % de votants. Par conséquent, à l’avenir, le monde politique devra songer à trouver d’autres solutions que les votes en ligne. S’il veut obtenir une plus forte participation aux élections. Et aussi réussir à contrer un argument fréquent chez les abstentionnistes. Celui qui explique qu’aucun candidat ne représente leurs idées. Sans parler de l’abstention-sanction, contre laquelle les risques du vote électronique restent sans voix.



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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.