A cause d’une administration trop pointilleuse, une interdiction de travailler le dimanche pourrait bientôt toucher 600 ostréiculteurs en Charente-Maritime. Cela risquerait de les empêcher de satisfaire leurs commandes de fin d’année. En entraînant pour eux un grand manque à gagner.
Une très mauvaise nouvelle
Si cette interdiction de travailler le dimanche se confirmait, elle serait aussi une très mauvaise nouvelle pour les 4.000 saisonniers embauchés. Leur rôle étant d’expédier des quantités massives d’huîtres destinées aux repas de Noël et du réveillon. Or, dernièrement, la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités a refusé aux ostréiculteurs ce droit épisodique. Alors qu’elle les autorise depuis des décennies à travailler les dimanches de décembre. Sachant très bien que cette pratique est exceptionnelle, pour traiter une surcharge d’activité due aux fêtes de Noël.
Des justificatifs à fournir
Désormais, les professionnels qui voudront travailler les jours fériés devront faire une demande individuelle à la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités. En expliquant précisément ce qui motive leur demande. Sinon, ils n’auront plus le droit de rester ouverts le dimanche. Pour Laurent Champeau, le Directeur du Comité Régional de la Conchyliculture, cette soudaine contrainte est inexplicable. Par ailleurs, il redoute que cette exigence engendre des refus. En clair, ce veto administratif tombe très mal. Surtout lorsqu’on sait que les deux dernières semaines de l’année servent à certains ostréiculteurs à réaliser plus de la moitié de leurs ventes annuelles. Par conséquent, cette suractivité habituelle oblige ces professionnels à travailler sept jours sur sept. Evidemment, sans faire de pause dominicale, afin de pouvoir satisfaire les demandes qui affluent.
Une tentative de conciliation
Pour Thierry Gillardeau, élu du Comité Régional de la Conchyliculture, cette demande de justificatif est très surprenante, voire incompréhensible. En effet, il sait pertinemment qu’à cette période de l’année les expéditions d’huîtres atteignent au moins le triple du flux normal. Ce qui exige chaque jour des efforts de conditionnement très importants, assurés par une main d’œuvre supplémentaire. Les dimanches étant absolument nécessaires pour que les produits commandés arrivent au moment voulu. En espérant adoucir cette injonction administrative très malvenue, Thierry Gillardeau a écrit directement à Emmanuel Macron. De façon à attirer son attention sur les sérieuses difficultés auxquelles les ostréiculteurs risquent de se trouver confrontés en fin d’année. Au point qu’ils craignent aujourd’hui de ne pas pouvoir honorer leurs commandes à temps, s’ils ne peuvent plus travailler les dimanches.