Une insoumission emblématique : une résistance très symbolique. A Cannes, la librairie Autour d’un livre a fait le choix d’une insoumission emblématique. En refusant de se plier à l’ordre de fermeture imposé par l’exécutif. Une résistance assumée, qui défie les autorités. Cela, malgré une sanction déjà appliquée de deux évacuations. Encadrées par des policiers.
Un sujet délicat
Alors que les librairies sont toujours considérées comme des magasins « non-essentiels », le sujet de leur mise à l’arrêt actuelle crée de plus en plus une polémique. Pour la nourrir, l’insoumission emblématique de la librairie Autour d’un livre fait figure d’exemple. En effet, Florence Kammermann, sa propriétaire, s’est fermement opposée à la contrainte de fermer. En décidant simplement de continuer à travailler. Quoiqu’il lui en coûte. Même si elle a déjà subi, le 13 et le 16 novembre, deux évacuations. Organisées par les forces de l’ordre. Auxquelles cette libraire a expliqué qu’elle allait malgré tout continuer à résister. Or, aujourd’hui, cette rébellion est clairement soutenue par des milliers de petits commerçants. Eux aussi bloqués par la crise sanitaire. Mais qui se disent solidaires de la résistance symbolique choisie par cette libraire cannoise.
Une compensation financière insuffisante
Cette désobéissance s’explique notamment par la pratique du click & collect. Qui se révèle insuffisante. Car pas assez rentable pour permettre à de nombreux magasins de survivre. De fait, pour Florence Kammermann, la fermeture des librairies est une « aberration ». Une mesure sans fondement sanitaire, qu’elle refuse de respecter. D’où son insoumission emblématique. Qui, en France, alimente de plus en plus la colère des petits commerçants. Alors que l’Allemagne, souvent citée en exemple pour sa stratégie sanitaire, n’a pas fermé ses librairies.
Divers soutiens médiatiques
Depuis, en soutien à cette insoumission emblématique, l’écrivain Didier van Cauwelaert, prix Goncourt 1994, a déclaré qu’il payera les amendes qu’on pourrait infliger à Florence Kammermann. Idem pour Alexandre Jardin. Qui s’est lui aussi engagé à régler les amendes éventuelles de la « librairie suivante ». A Cannes, David Lisnard, le maire de la ville, par solidarité, a été acheté un livre chez la libraire réfractaire. En attendant, le refus de Florence Kammermann l’expose effectivement à une fermeture administrative. Ainsi qu’à un amende de 3.750 € et à six mois de prison.
Une rébellion assumée
Pour se justifier, Florence Kammermann a envoyé une lettre à Emmanuel Macron. Dans laquelle elle lui explique « […] je refuse de sacrifier ma librairie à l’autel de vos décisions que je juge incohérentes et illogiques ». Par ailleurs, elle a déjà annoncé à la presse que ce conflit allait lui inspirer un prochain livre. Dont le titre sera Journal d’une libraire confinée et résistante.
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