Dernièrement, Santé Publique France et l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale ont décidé de mener une grande enquête sur les pesticides. Cala, afin de vérifier l’incidence des produits phytosanitaires sur l’environnement des parcelles viticoles. Notamment, pour vérifier si ces produits ont un impact sur la santé des riverains. Les résultats de ces premières analyses feront l’objet d’un rapport en 2024.
Une première dans ce domaine
Baptisée PestiRiv, cette étude sanitaire à proximité des vignobles a pour but de vérifier les conséquences des pesticides sur les populations qui vivent près de ces exploitations. En effet, jusqu’à présent, aucune analyse scientifique sérieuse n’existe sur ce sujet. Par conséquent, pour combler cette lacune, les deux organismes de santé ont lancé une étude conjointe de grande ampleur. Celle-ci s’efforcera de faire le point sur cette question. De manière à vérifier si « […] l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de cultures viticoles […] » a des conséquences sur leur santé. En pratique, six régions viticoles serviront à amorcer cette étude. Ainsi, il s’agit de l’Occitanie, du Grand Est, de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de la Bourgogne-Franche-Comté, de la Nouvelle-Aquitaine et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Enquête sur les pesticides : des comparatifs rigoureux
Dans cette grande enquête sur les pesticides, pour réaliser des analyses, 3.350 personnes tirées au sort suivront des tests pendant une année. Parmi elles, certaines vivent à proximité de vignes, d’autres non. Ce qui permettra d’établir des comparatifs. De plus, ces personnes auront entre 18 et 79 ans. Pour obtenir des contrôles révélateurs, les analyses s’effectueront juste après la période la plus intense de l’utilisation des pesticides. Puis, après une autre période où leur usage est beaucoup plus restreint. Ces vérifications commenceront dès le mois prochain. Elles porteront sur une cinquantaine de produits actifs. La méthode retenue utilisera à la fois des contrôles physiques, sur les participants (des échantillons pris dans les cheveux et les urines), et des vérifications dans l’environnement direct. Notamment, grâce à des prélèvements sur les fruits et légumes des jardins. Enfin, les poussières locales et l’air ambiant seront aussi analysés.
Un nouvel éclairage déterminant
L’enquête sanitaire PestiRiv devrait apporter un nouvel éclairage déterminant sur d’éventuels risques de cancers ou de maladie de Parkinson, causés par certaines substances. Ces risques pouvant s’expliquer par une proximité durable des populations rurales avec des vignes fréquemment traitées avec des pesticides. Comme cela avait été évoqué en 2013, lors de l’affaire de Preignac. On se rappelle que dans cette commune de Gironde, le maire redoutait des cancers chez les enfants, provoqués par des traitements phytosanitaires trop réguliers. Cette grande enquête sur les pesticides pourrait faire le point sur cette question épineuse.
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