Epargne salariale : une solution financière possible
Lorsqu’on ne touche plus que 84 % de ses revenus habituels, à cause d’un chômage partiel imposé par la crise sanitaire, il est normal de chercher à compenser cette perte financière. Peut-on alors, si l’on dispose d’une épargne salariale dans son entreprise, utiliser cette ressource ?
Une tentation compréhensible
Actuellement, on sait que plusieurs millions de travailleurs sont contraints au chômage partiel, à cause de l’immense crise sanitaire en cours. Pour certains, cette situation peut engendrer une perte de revenus problématique. En effet, cette diminution d’environ 20 % de revenus peut pousser à trouver en urgence une compensation financière. Ainsi, débloquer une part de son épargne salariale, pour maintenir son niveau de vie, peut paraître tentant. Aujourd’hui, cette question se pose pour tous les salariés qui disposent d’un Plan d’Epargne Retraite Collectif (PERCO) ou d’un Plan d’Epargne Entreprise (PEE). Ou encore d’un Plan d’Epargne Interentreprises (PEI). De fait, en moyenne, ces divers Plans représentent environ un quart de leur patrimoine.
Des conditions très strictes
Pour le moment, l’idée de se servir de la ressource potentielle de l’épargne salariale n’a pas été encore été envisagée par les salariés qui sont soutenus par le chômage partiel. En effet, les spécialistes de ce secteur n’ont pas encore observé d’afflux de demandes de déblocage, comparativement à une période normale. Donc, les salariés épargnants restent sages, par rapport à la tentation d’un déblocage anticipé. Tant mieux, car d’un strict point de vue légal, il faut savoir que l’activité partielle « […] n’entre pas dans les cas de déblocage anticipé de l’épargne salariale. »
Une situation exceptionnelle exigée
Ainsi, généralement, une situation de chômage ne justifie pas l’accès à l’épargne salariale. Pour cela, il faut vraiment justifier d’une situation exceptionnelle. En réalité, seule une rupture du contrat de travail, pour un PEE, ou une fin de droits aux allocations chômage, pour un PERCO, pourrait justifier une telle demande. En fait, en cas de chômage partiel, ou plus exactement d’activité partielle, le contrat de travail n’est pas rompu mais juste suspendu. Un distinguo qu’il vaut mieux connaître.
En cas de réelles difficultés
Toutefois, en cas de situation financière trop difficile, solliciter malgré tout la réserve de son épargne salariale reste possible. En effet, on peut toujours demander à son gestionnaire de compte une avance sur cette épargne. Au maximum, elle peut atteindre 85 à 90 % de l’encours de la réserve disponible. Utiliser cette avance revient alors à demander un crédit. Avec la mise place d’un paiement mensuel d’intérêts. Son taux sera alors équivalent à celui d’un crédit à la consommation. En toute logique, en cas de déblocage d’un Plan d’épargne, l’avance demandée sera déduite du montant global de l’épargne salariale concernée.
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