Contre-discours républicain : réagir contre une propagande mortifère
Après le traumatisme national de l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, le ministère de l’Intérieur veut imposer un « contre-discours républicain ». En clair, un nouveau service de surveillance spécifique. Notamment, pour limiter la propagande islamiste sur les réseaux sociaux.
Une nouvelle unité spécialisée
Ce 23 octobre, L’OBS a publié une interview de Marlène Schiappa. La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Dans cet entretien, elle annonce la création d’une unité de « contre-discours républicain ». Cela, pour réduire la diffusion de la haine sur Internet. Notamment, les incitations islamistes. Qui polluent actuellement les réseaux sociaux. De fait, certains messages potentiellement dangereux restent impunis. Comme ceux qui ont entraîné récemment le meurtre perpétré à Conflans-Saint-Honorine. En parallèle, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, a rappelé que l’anonymat en ligne ne suffisait pas à expliquer ce drame.
Un service pour lutter contre les propagandes à risques
Pour limiter le phénomène alarmant des radicalisations en ligne, l’exécutif veut désormais régir plus fortement. En imposant un contre-discours républicain. Notamment, pour contrer une tendance à victimiser les musulmans vivant en France. Aujourd’hui, trop répandue. En effet, celle-ci peut pousser certaines personnes dans l’islamisme radical. Puis, dans le terrorisme. Le nouveau service qui luttera contre cette propagande ciblée dépendra d’un Comité interministériel. Chargé de la prévention de la délinquance et de la radicalisation. Celui-ci aura à sa tête Christian Gravel. Cette initiative s’inspirera d’un dispositif déjà instauré en 2015. Après l’attentat meurtrier de Charlie Hebdo. Cependant, ce service sera nettement renforcé. D’ailleurs, il emploiera les professionnels déjà mobilisés lors du précédent dispositif.
Renforcement de la plateforme Pharos
Par ailleurs, Marlène Schiappa a également annoncé le renforcement de la plateforme Pharos. De fait, celle-ci permet aux internautes de signaler des messages jugés dangereux. Dorénavant, Pharos fonctionnera 24 heures sur 24. Sept jours sur sept. Pour fournir un meilleur service, Pharos devra s’adjoindre des ressources humaines supplémentaires. Elles seront recrutées parmi des policiers et des officiers de gendarmerie. Cela, afin de pouvoir traiter plusieurs milliers de signalements annuels. Ainsi, ces renforts devraient réduire considérablement les incitations à la haine. Donc, les actes racistes. Et les délits de mise en danger de la vie d’autrui sur Internet. Grâce à une détection plus rapide des encouragements au terrorisme. Et à la diffusion d’un « contre-discours républicain ».
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de L’OBS