Le chansigne : une forme d’art à part entière
Pour la première fois en France, un opéra a intégré le chansigne. Destinée aux personnes sourdes et malentendantes, cette expérience a eu lieu avec l’Orchestre National de Montpellier. La discipline du chansigne traduit de façon artistique les paroles d’un texte. Pour cela, elle utilise la langue des signes et la danse. Une forme d’expression encore mal connue.
Un choix courageux
Du 20 au 26 février derniers, le fameux opéra bouffe Don Pasquale, de Gaetano Donizetti, a intégré sur scène le chansigne. Cette initiative innovante était menée en faveur de l’accessibilité. Son but : partager une oeuvre lyrique avec un public handicapé auditif. Mis en scène par Valentin Schwarz, cet opéra a bénéficié d’une version bilingue. En effet, il a profité d’une traduction simultanée. Les deux interprètes qui ont utilisé le chansigne et la Langue des Signes Française, la LSF, étaient Katia Abbou et Vincent Bexiga.
Un accueil adapté
Avec le chansigne, les personnes sourdes peuvent assister à des spectacles donnés sur scène.L’association Accès Culture était partenaire de cette première. Dans la salle, le public sourd était installé aux premiers rangs, le parterre lui étant réservé. Cette précaution lui a permis de bien lire les surtitrages. Des projections à hauteur des yeux grâce à des petits écrans placés sous la scène. Ces places permettaient aussi de voir sans effort les expressions des visages des chanteurs-comédiens. Une précaution très utile qui facilitait la lecture des signes et les gestes utilisés.
Un art en soi
Finalement, ces très beaux concerts ont montré que l’art lyrique pouvait toucher un public différent, encore trop rare à l’opéra. Les personnes sourdes et malentendantes présentes à Montpellier ont montré un grand enthousiasme. Cela a montré qu’elles ne devaient pas être écartées des lieux consacrés à la musique. A l’évidence, elles ont beaucoup apprécié cet opéra particulier. D’ailleurs, elles l’ont prouvé au moment où les artistes ont salué. Avec cet essai très réussi, l’Opéra National de Montpellier a montré qu’une autre perception de l’opéra était possible. Ce, à travers le chansigne. Au cours des représentations successives, cette discipline spécifique a démontré son efficacité. Elle possède une grande force inclusive. Il faut espérer qu’elle aura vite d’autres occasions de s’exprimer.
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