Selon Gérald Darmanin, le vote électronique par Internet ne sera pas accessible pour la prochaine élection présidentielle. Ni d’ailleurs pour les législatives de 2022. Ainsi, le ministre de l’Intérieur, récemment interrogé dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin, a exclu toute application à court terme du vote à distance.
Une future solution ?
Contrairement à cette déclaration, à l’avenir, l’exécutif pourrait quand même envisager cette solution pour de futurs scrutins. En tous cas, Gérald Darmanin a admis qu’il y travaillait. Cependant, avec certaines réserves. Bien que la solution du vote électronique comporte des avantages pratiques évidents. Néanmoins, des risques subsistent sur sa fiabilité. De plus, malgré le fait que ce procédé évite de se déplacer, il ne garantit pas non plus une participation électorale plus active. C’est ce qui ressort de différentes études, faites dans ce domaine. Cela, aussi bien en France qu’à l’étranger. Notamment, par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Un compromis à trouver
Lors de son interview, le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il restait attaché au principe d’un vote effectué seul. Par conséquent, une expression citoyenne qui doit conserver « […] un caractère absolument solitaire […] ». Cela, afin que personne ne puisse « […] vous obliger à voter quelque chose. » Néanmoins, cette conviction va devoir trouver un compromis, pour ménager la volonté d’Emmanuel Macron. Celle-ci étant de « […] généraliser le vote électronique d’ici 2022. » Entre autres, afin de renforcer « […] la participation et de réduire les coûts des élections […] ». Tout en modernisant « […] l’image de la politique. » Par conséquent, les atouts du vote numérique restent à étudier, malgré leur complexité.
Le vote électronique : un procédé à aborder avec prudence
La prudence du ministre de l’Intérieur a rappelé que même si le vote à distance est une solution technique possible, il ne faut oublier les difficultés qu’elle implique. Notamment, au niveau juridique. En effet, permettre aux futurs votants de s’exprimer pendant plusieurs jours, comme cela est prévu, nécessitera d’abord une réforme constitutionnelle. De plus, s’assurer que la personne qui vote le fait sans influence extérieure, sans risque d’usurpation d’identité, reste problématique. En effet, avant toute chose, garantir la fiabilité d’un scrutin demeure la priorité essentielle. Ainsi, divers risques sont à prendre en compte.
Éviter toute manipulation
A l’évidence, la possibilité de manipuler des scrutins, afin d’en fausser la répartition, constitue l’une des grandes faiblesses du vote électronique. Cette pratique étant exposée, comme tout avis donné sur Internet, à des fraudes informatiques. Enfin, il est légitime de se demander comment on pourra préserver, en cas de bug massif, le processus normal d’une élection présidentielle. Reste la solution du vote par correspondance, un moment abandonnée, qui pourrait à nouveau être d’actualité. Pour le moment, selon Gérald Darmanin, associer le vote à distance à l’usage de la carte d’identité électronique semble fournir une garantie de sécurité prometteuse. Cet avis étant aussi partagé par la CNIL.
- A lire aussi, notre précédent article sur les risques du vote électronique
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi les informations du site actu.fr