Près de Saint-Brieuc, la construction d’un parc éolien controversé, prévu à seize kilomètres de la côte, reste problématique. En effet, ce projet continue d’alimenter une forte polémique entre les pêcheurs bretons et le fournisseur d’énergie espagnol Iberdrola. Pour preuve, dernièrement, ce conflit a provoqué l’ouverture d’une enquête qui portait sur l’attribution de ce marché public.
De nouvelles complications

Un parc éolien controversé, prévu dans la baie à Saint-Brieuc, est un projet qui soulève de nombreuses contestations.
A la fin du mois d’août dernier, un nouvel aléas a marqué le déroulement des travaux concernant ce futur parc éolien, censé fonctionner dans la baie de Saint-Brieuc. En cause, une procédure judiciaire, initiée par le Comité des Pêches des Côtes-d’Armor. Désormais, cette action risque de retarder encore plus ce chantier, déjà en difficulté. En effet, le Parquet National Financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour le motif de « […] recel de délit d’atteinte à l’égalité des candidats dans les marchés ». Par conséquent, cette procédure pourrait compromettre l’attribution initiale du marché public de ce parc éolien.
A l’origine, ce projet avait été confié en 2012 à une filiale du fournisseur d’énergie espagnol Iberdrola. Pour le moment, ce fournisseur refuse de s’exprimer sur les difficultés qu’il rencontre. Sans doute à cause de la colère que les pêcheurs locaux manifestent à l’encontre de ce projet. Celui-ci étant perçu comme une menace professionnelle et un danger potentiel pour l’environnement.
Un parc éolien controversé et des risques à évaluer
Pour l’instant, les deux avocats du Comité des Pêches des Côtes-d’Armor, maîtres William Bourdon et Vincent Brengarth, considèrent que la situation pénale de ce parc éolien comporte des risques. Ainsi, ceux-ci pourraient remettre en cause son existence. En effet, bien qu’en 2012 la société Ailes Marines ait été choisie par les ministres de l’Ecologie et de l’Industrie, en parallèle, la société Eolien Maritime France avait aussi été choisie par la Commission de Régulation de l’Energie. Or, par la suite, en 2019, le Conseil d’Etat avait estimé que la situation de ce marché était « irrégulière ». Notamment, parce qu’à l’époque l’exécutif avait négligé de considérer plusieurs conditions d’attribution. Dont certaines, qui ne figuraient pas dans le cahier des charges. Ainsi, cet oubli aurait favorisé la candidature de la société Ailes Marines.
Une plainte sérieuse
Pour ne rien arranger, de leur côté, les pêcheurs bretons ont également déposé plainte fin août. Celle-ci est maintenant étudiée par le parquet de Brest. Entre autres, pour « […] atteinte à la conservation des espèces animales non domestiques » et « […] rejet de substance polluante ». A terme, ces risques pourraient sérieusement compromettre la finalisation du parc éolien controversé dans la baie de Saint-Brieuc. A l’origine, sa mise en service devait comporter 62 éoliennes. Avec un lancement programmé pour la fin de l’année 2023. Et une force de production devant atteindre plus de 1.800 GWh par an. Soit, de quoi fournir en électricité environ 835.000 habitants. Une capacité appréciable, mais qui pour l’instant doit rester à l’état de projet pour la société Ailes Marines.
- A lire aussi, notre précédent article sur l’efficacité des éoliennes
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi les informations du site France Energie Eolienne