Train CDG Express : de vastes chantiers problématiques
En théorie, le train CDG Express devait relier en 20 minutes le Terminal 2 de Roissy à la Gare de l’Est. Donc à Paris. Au moment des Jeux olympiques de 2024, cette ligne devait être prête. Cette liaison rapide était l’un des atouts phares mis en avant par la Capitale. Malheureusement, les énormes chantiers en cours provoquent aujourd’hui de fortes craintes. Celles-ci sont partagées par les principaux élus d’Ile-de-France.
Des soucis réels
Depuis peu, les élus concernés craignent que ces gigantesques travaux du train CDG Express ne compromettent le trafic habituel de la ligne du RER B. Au point que Valérie Pécresse, présidente de la région, a demandé à l’Etat de repousser l’échéance des chantiers amorcés. De cette façon, elle souhaite protéger l’usage normal de la ligne RER. Ainsi, la présidente d’Ile-de-France Mobilités vient de demander au Gouvernement « une orientation ferme, claire et rapide ». En effet, elle espère maintenant qu’un report de ce projet soit possible. Elle voudrait que l’échéance soit repoussée après 2025. Pour madame Pécresse, après mûre réflexion, le maintien du calendrier initial serait « une décision perdant-perdant ». Pour elle, ce chantier risque de dégrader fortement les transports habituels des Franciliens. De plus, cet inconvénient s’ajouterait à « l’assurance de ne pas tenir l’échéance des Jeux olympiques, compte tenu du planning extrêmement tendu. »
Trop de chantiers simultanés
Depuis plusieurs mois, les équipes de SNCF Réseau et d’Ile-de-France Mobilités, engagées sur ces chantiers, sont inquiètes. Elles ont donc informé l’exécutif des risques de dysfonctionnements majeurs. Ces problèmes pourraient rejaillir sur les voyageurs. Pour mieux comprendre les craintes des élus, il faut savoir que le train CDG Express doit partager, pendant 24 kilomètres, la même portion ferrée que le RER B. Ce partage rejaillit aussi sur le parcours de divers autres trains régionaux. Ainsi, cet axe ferroviaire est le plus dense de France.
Des contraintes de sécurité
La ligne du train CDG Express pourrait nuire au RER B.Pour des raisons de sécurité, les chantiers du futur train CDG Express imposent de consolider la ligne du RER B. Or, cela implique 250 nuits de travaux annuels, menés pendant quatre ans. Ces contraintes de sécurité pourraient empêcher de rétablir chaque matin le trafic du RER, qui commence dès l’aube.
Une décision délicate
Pour savoir si la ligne du train CDG Express est bien réalisable, le Gouvernement a chargé le préfet Michel Cadot de réaliser une étude. Le 18 avril dernier, le préfet a remis ses conclusions. Elles expliquent que si l’on veut ouvrir la nouvelle ligne comme prévu, en mai 2024, une fermeture complète du RER B sera nécessaire. Elle devra avoir lieu en 2023, pendant trois semaines. De plus, cela provoquera de nombreuses coupures des voies durant la journée. Par ailleurs, des arrêts du service dès 23 heures seront également imposés. En résumé, le préfet a estimé que : « La tenue de cet objectif risque d’augmenter la probabilité d’incidents pour les usagers des transports du quotidien. » Maintenant, c’est au Premier ministre de trancher.
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