La surpuissance des GAFA provque la colère de la Chambre des représentants américaine.

Surpuissance des GAFA : une position beaucoup trop dominante

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Surpuissance des GAFA : un rappel à l’ordre inédit

 

Dernièrement, aux Etats-Unis, la surpuissance des GAFA a fait des vagues. Ainsi, les quatre dirigeants des GAFA ont dû se rendre à la Chambre des représentants, pour une audition exceptionnelle. Motif : une Commission américaine leur reproche d’avoir aujourd’hui trop de pouvoir. Ce qui leur permet d’écraser littéralement toute concurrence. Au point que Donald Trump a menacé lui-même d’obliger les GAFA à changer leur stratégie, si le Congrès n’y arrivait pas.

 

Une crise sanitaire ultra providentielle pour les GAFA

Grâce à la crise sanitaire, qui a nettement amplifié l’activité des secteurs numériques, Google, Apple, Facebook et Amazon ont engrangé d’énormes bénéfices. Notamment, à la faveur d’un usage largement renforcé d’Internet. Mais cet essor a été si exponentiel que la Commission judiciaire de la Chambre des représentants, à Washington, vient de réagir. En rappelant récemment à l’ordre les quatre patrons tout-puissants des GAFA. Ainsi, Tim Cook pour Apple, Mark Zuckerberg pour Facebook, Jeff Bezos pour Amazon, et Sundar Pichai pour Google ont reçu une « invitation » pour une audition par visioconférence. Cela, pour les entendre au sujet de la surpuissance des GAFA. Car leur réussite actuelle et leur pouvoir démesuré pourraient finir par leur valoir des sanctions. Cela, parce qu’ils occupent actuellement une position exagérément dominante. Et aussi pour des pratiques illégales. Celles-ci empêcheraient tout nouveau concurrent de s’introduire dans leurs secteurs. Des bastions ultra cadenassés.

Des stratégies commerciale illégales

La surpuissance des GAFA irrite la sphère politique américaine, jusqu'à Donald Trump.

La surpuissance des GAFA irrite la sphère politique américaine, jusqu’à Donald Trump.

Parmi les reproches du Congrès, Jeff Bezos a notamment dû faire face à un reproche majeur. Celui de suivre une stratégie effrénée « […] d’exploitation de son monopole sur les ventes en ligne. » De fait, le Congrès lui reproche d’exercer un double rôle « d’hébergeur et de marchand sur la même plateforme ». Ce qui lui permet de bloquer toute concurrence. Or, cette position est illégale. Donc, elle pourrait lui attirer des ennuis. De plus, le Congrès soupçonne aussi fortement Amazon de réutiliser les millions de données de ses clients, qu’il ne cesse de stocker.

Désormais, pour ses agissements, le milliardaire Jeff Bezos est dans le collimateur de Margrethe Vestager. L’ultra-puissante commissaire européenne. Cela, malgré (et à cause de) la fortune colossale du dirigeant d’Amazon. Idem pour Mark Zuckerberg. Ces deux patrons faisant aujourd’hui partie des cinq hommes les plus riches du monde. A ce jour, il faut rappeler que la surpuissance des GAFA est bien réelle. A elles quatre, elles pèsent en Bourse environ 4.780 milliards de dollars.

Une future législation américaine plus contraignante ?

Reste maintenant à vérifier si ce rappel à l’ordre officiel aura de véritables conséquences. Notamment, sur les modèles économiques des GAFA. En effet, pour ces géants du numérique, se réfugier derrière l’argument tout prêt d’un succès mérité, grâce à leur esprit d’entreprise, sera facile. Malgré tout, David Cicilline, membre éminent du Parti démocrate, a demandé qu’on puisse à l’avenir scinder ces monstre numériques. Afin de réduire la surpuissance des GAFA. Pour qu’elles respectent dorénavant une régulation plus stricte. En attendant, ces plateformes numériques, en position plus que dominante, ont sans doute de très beaux jours devant elles.

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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.