Repas à domicile : les livreurs trop exposés. Actuellement, les livreurs de repas à domicile sont en train de prendre conscience de la dangerosité de leur travail. En effet, ils s’exposent quotidiennement au coronavirus. Par nécessité, et pour juste gagner quelques euros par course.
Des consignes non respectées
Alors que contrairement aux restaurants, les livraisons de repas à domicile restent autorisées, on constate que depuis peu certains livreurs ne veulent plus travailler. Par crainte du coronavirus. Pourtant, ils ont besoin de gagner leur vie. Simplement, ils ont peur de se faire contaminer par le Covid-19. Notamment dans certaines régions, comme l’Alsace ou le Sud-Ouest, où le virus est très actif. Pour tenter de réduire les risques de contamination, Bercy a publié un guide de précautions sanitaires, prévues spécialement pour cette profession. A présent, les restaurateurs qui utilisent les services de livreurs ont l’obligation de prévoir « une zone de récupération des repas sans contact ». Sur place, cela signifie que le préparateur du repas doit le placer lui-même dans le sac ouvert du livreur. Sans contact direct. Or, cette consigne n’est pas respectée dans tous les établissements. Ce qui expose les livreurs à des dangers.
Une absence de couverture sociale
A ce jour, de nombreux livreurs de repas à domicile, pour la plupart auto-entrepreneurs, savent qu’ils ne peuvent compter sur aucune aide de l’Etat. Donc, pour eux, le confinement est synonyme de perte de revenus nette. Pour pouvoir être aidés, il faudrait qu’ils puissent justifier, en un an, d’une baisse de 70 % de leur chiffre d’affaires. Quand ça n‘est pas le cas, ils doivent continuer à livrer. Donc à s’exposer au risque d’être contaminés. Ce qui fait dire à certains, conscients de se mettre en danger lorsqu’ils travaillent : « On est de la chair à canon. »
Des précautions aléatoires
Certes, des précautions sont maintenant appliquées concernant les livraisons de repas à domicile. Mais en théorie seulement. Ainsi, désormais, les livreurs déposent leurs sacs de livraison ouverts devant la porte du client, après l’avoir prévenu de leur arrivée. Ensuite, ils restent à deux mètres devant leur sac, puis laissent le client prendre lui-même son paquet. De plus, le paiement par carte sans contact peut continuer de les protéger d’une contamination potentielle. Sauf que sur le terrain, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Par exemple, si un client veut prendre directement son plat, de la main à la main, par réflexe ou inconscience, certains livreurs le lui donnent. Parfois, juste par politesse.
Une pratique à risques
De fait, pour Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des Livreurs Autonomes à Vélo de Paris, le CLAP, « beaucoup de livreurs n’ont pas conscience des risques qu’ils prennent. » Surtout dans certaines régions, où la contamination est particulièrement répandue. Par ailleurs, on peut s’interroger sur le caractère « essentiel » d’une livraison de repas à domicile. Cette question reste aujourd’hui en suspens. De fait, arrêter la pratique de ces livraisons à domicile, tout en dédommageant les livreurs, reste une éventualité qui doit être débattue par l’exécutif. Car cela relève plus du confort que de la nécessité. Tout en faisant courir des risques sanitaires réels.
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