Protection anti-incendie : des craintes récurrentes. La protection anti-incendie de nombreuses cliniques et hôpitaux français serait insuffisante. C’est ce que souligne un dossier récent de la Commission de sécurité incendie. Celui-ci vient de recevoir un avis « défavorable ». Parfois, cette situation concerne des CHU de taille très importante. Par exemple, celui de la Timone, le plus grand hôpital de Marseille.
Une évacuation problématique
Dans la cité phocéenne, en 2017, la sous-commission de Sécurité des Bouches-du-Rhône avait déjà jugé l’immeuble du CHU de la Timone comme défaillant. En cause, sa vétusté. Depuis, sur place, les craintes des agents de sécurité sur la protection anti-incendie existent toujours. Ainsi, l’un d’entre eux affirme « Le système de sécurité présente des défaillances. » Une situation qui pourrait devenir catastrophique pour les malades, en cas d’accident. Notamment si le personnel devait les évacuer en urgence. Or, actuellement, cet établissement accueille plus de mille patients.
Une situation opaque
Malheureusement, la nécessité de faire des rénovations dans certains hôpitaux français serait bien réelle. Pas seulement pour assurer une bonne protection anti-incendie. Néanmoins, face aux craintes du personnel soignant, le ministère de la Santé ne semble pas inquiet. De fait, une réaction à ce sujet d’un de ses membres est révélatrice. Lors d’un récent journal télévisé, il a juste affirmé « Les mises en conformité de sécurité incendie ne font pas l’objet de remontées centralisées. » Pourtant, en 2017, la Direction de la Sécurité civile du ministère de l’Intérieur avait déjà recensé 6.400 avis « défavorables ». Sur 51.000 contrôles effectués dans des Etablissements Recevant du Public. Par ailleurs, alors que 6.270 structures de santé avec hébergement ne respectaient pas les normes de sécurité, aucune statistique n’existe sur les travaux de rénovation en cours.
Des fermetures rarissimes
La protection anti-incendie de nombreux hôpitaux français est jugée défaillante.En plus de ce bilan préoccupant, il faut savoir qu’un avis « défavorable » sur la sécurité d’un établissement n’entraîne presque jamais sa fermeture. Un fait étonnant, déjà signalé par la Cour des comptes en 2013. A l’époque, 213 des bâtiments contrôlés dans les CHU avaient reçu un avis « défavorable ». Celui-ci émanait de la Commission de sécurité incendie. Ce qui faisait 16 % des bâtiments vérifiés. De fait, la plupart étaient insatisfaisants en terme de protection anti-incendie. Ainsi, les CHU de Nantes, Besançon, Marseille, Rangueil et Toulouse étaient estimés problématiques. Pour le bâtiment de Toulouse, les avis négatifs existaient même depuis 40 ans.
Une volonté de rassurer
Pour le moment, le ministère de l’Interieur continue d’afficher une attitude sereine. Ainsi, il a dernièrement déclaré « les conditions de sécurités exigées en France sont les plus strictes qui soient. » De plus, lorsque des risques d’incendie sont abordés, la réponse officielle est « Il n’y a plus d’établissements vraiment dangereux. » Il faut espérer que ce ton rassurant ne sera contredit par aucun événement grave. En effet, une protection anti-incendie défaillante est un problème sérieux.
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