Plan Biodiversité : un programme concret
Hier, lors d’un comité ministériel, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a présenté son nouveau Plan Biodiversité, très attendu.
Des mesures d’urgence
Les objectifs principaux du Plan Biodiversité poursuivi par Nicolas Hulot, qu’il a détaillés au cours de sa présentation, sont d’abord d’empêcher que certains animaux ne disparaissent de nos territoires, et que les espaces naturels français soient préservés le mieux possible. En tête des espèces gravement menacées, on observe dans l’Hexagone une absence de plus en plus inquiétante des oiseaux dans les campagnes, ainsi que des décès massifs parmi les abeilles et d’autres insectes. La pêche intensive en mer a aussi largement entamé les différentes populations de poissons, jadis beaucoup plus abondantes.
Un début d’extinction
Ces divers phénomènes témoignent d’agressions variées et répétées contre notre environnement, qui l’affaiblissent de façon très préoccupante. Au point que la communauté scientifique n’hésite plus désormais à parler, face à ces changements évidents, du début d’un véritable processus « d’extinction de masse ». Pour inverser cette courbe destructrice, il devient maintenant urgent de remettre en cause nos modèles de cultures intensives, nos quotas de pêche, et la nocivité de certains herbicides, encore trop massivement utilisés aujourd’hui. En modifiant nos pratiques, on peut encore inverser ces phénomènes néfastes pour la biodiversité, mais il faut réagir vite.
Un besoin d’actions complémentaires
Le ministre de la Transition écologique a annoncé 90 mesures pour parvenir à redresser la situation actuelle, parmi lesquelles un arrêt du bétonnage des sols, sauf si celui-ci est équilibré par l’ouverture de nouveaux espaces naturels. De plus, l’abandon progressif des emballages plastiques et la fabrication des cotons-tiges eux aussi en plastique sera entrepris. À l’avenir, le fait de les jeter dans la mer ou dans la nature sera interdit. La fabrication des cotons-tiges en plastique devra d’ailleurs être abandonnée d’ici janvier 2020.
Un accueil favorable mais prudent
Pascal Canfin, président de l’organisation WWF, le Fonds Mondial pour la Nature, s’est montré satisfait par ce Plan Biodiversité, dont la volonté affichée est de placer enfin la biodiversité au coeur d’une politique environnementale écoresponsable. Toutefois, la mise en place concrète de ce Plan nécessitera forcément de réels moyens financiers, sans lesquels les mesures annoncées ne pourront pas atteindre leurs objectifs. Ce Plan Biodiversité devra aussi s’appuyer sur des actions conjointes, complémentaires les unes des autres, pour pouvoir aboutir à de réelles améliorations. À ce sujet, Jean-David Abel, président de France Nature Environnement (FNE), a souligné la nécessité de coordonner les efforts futurs des ministères de l’Agriculture et de l’Aménagement du Territoire pour obtenir de véritables changements, rapidement mesurables.
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