Le sujet du maintien des petites lignes va à nouveau être débattu.

Petites lignes ferroviaires : elles sont toujours sur la sellette

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Petites lignes ferroviaires : un avenir menacé ?

A nouveau, la pérennité des petites lignes ferroviaires est à l’ordre du jour. Dernièrement, des bruits courent sur leur suppression. Le Gouvernement y réfléchirait. Ce dossier resurgit, alors que l’exécutif avait assuré qu’il ne souhaitait pas supprimer ces lignes. Même si on leur reprochait d’être déficitaires.

Une fermeture possible

Si cette décision se confirmait, elle concernerait près de 10.000 kilomètres du réseau de chemin de fer français. Cette perspective inquiète évidemment les syndicats de cheminots. Dans le cas d’une fermeture, ils pourraient déclencher un mouvement de grève. Si un choix d’abandon se concrétisait, ces « petites » lignes pourraient être remplacées par des bus. On envisagerait aussi de mettre en place des services d’autopartage. Le fameux rapport Spinetta recommandait déjà un arrêt définitif de certains trains sur des portions du réseau. Cela, dans le but de rendre l’activité de la SNCF plus rentable. Rappelons également que le Conseil des ministres, l’année dernière, avait discuté d’un projet de loi allant dans ce sens.

Une sélection méthodique

Les critères retenus pour justifier une suppression serait le nombre de trains actifs et celui des voyageurs au quotidien. A ce sujet, une carte qui signale les lignes fréquentées par moins de 20 trains par jour, et celles qui en utilisent à peine plus, a été établie. Parmi les tronçons peu actifs, on peut citer la liaison Périgueux-Agen, dans le Périgord. Dans le même cas, on trouve les lignes La-Roche-sur-Yon-La Rochelle, sur la façade Atlantique, ou encore Cabourg-Trouville, en Normandie. Ces portions de lignes pourraient être offertes ou vendues aux régions qu’elles traversent. Ainsi, leur gestion pourrait devenir autonome.

Une opposition mobilisée

La question des petites lignes ferroviaires continue de faire débat.

La perspective de fermetures ciblées heurte beaucoup certains élus locaux. Notamment Hervé Maurey, sénateur de l’Eure, également président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable. Les opposants à ce programme d’arrêt complet lui reproche sa logique purement économique. Pour eux, ce projet ignore totalement le rôle social d’une activité équilibrée des chemins de fer sur le territoire. Or, pour certaines régions, elle reste primordiale. En effet, la disparition des petites lignes ferroviaires met en jeu la mobilité des habitants des petites villes et des communes rurales. En supprimant ces petites lignes, l’exclusion serait renforcée. Une décision lourde de conséquences.

Un risque de cumul négatif

Dans certains endroits, cette décision de fermeture risquerait de s’ajouter à une perte déjà préoccupante des services publics. Dans des zones où la réception mobile et les services médicaux sont défaillants, les habitants touchés par l’arrêt de certains trains pourraient se sentir considérés comme des citoyens abandonnés. Cela serait vécu comme un coup dur supplémentaire. D’autant plus que ces citoyens attendent, au contraire, une amélioration de leurs dessertes ferroviaires.

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