Parcs sans tabac : une expérience inédite.
Le conseil municipal de la grande ville alsacienne a décidé unanimement que fumer serait désormais interdit dans tous ses parcs et jardins publics, à partir du 1er juillet prochain. Cette mesure, baptisée Parcs sans tabac, est une première en France.
Strasbourg ville pionnière
Cette décision radicale contre l’usage de la cigarette en public, via une opération baptisée Parcs sans tabac, a déjà été lancée l’année dernière à Strasbourg, mais dans le seul parc de la Citadelle. Cette fois, cette expérience, menée en partenariat avec la Ligue contre le cancer, entrera dans quelques jours en vigueur, dès dimanche prochain, dans les six principaux parcs publics de la ville. Cette interdiction sera ensuite étendue à tous les espaces verts de Strasbourg. La ville avait déjà pris une mesure contre le tabac en 2015, en interdisant son usage sur toutes ses aires de jeux pour enfants.
Une valeur d’exemple
Le docteur Alexandre Feltz, médecin addictologue et adjoint de la ville à la Santé, milite en faveur de la disparition de l’usage de la cigarette. Il souhaite notamment modifier son image et sa perception aux yeux de la nouvelle génération. Pour lui, si l’on veut favoriser l’éclosion d’une génération de non-fumeurs, la solution est simple : il suffit juste que « […] le tabac disparaisse des yeux des enfants ». L’application de la future interdiction Parcs sans tabac est perçue de façon variable par les Strasbourgeois. Généralement, les personnes qui travaillent en étant en contact avec les enfants y sont très favorables, alors que celles qui font commerce du tabac y sont opposées. Certains buralistes accusent même cette mesure d’être une forme de dictature liberticide, et de nombreux fumeurs contestent ce choix de la ville, car ils le jugent trop autoritaire.
La même mesure à l’étranger
De son côté, la municipalité justifie sa décision concernant l’opération Parcs sans tabac en expliquant que les pays qui ont déjà appliqué cette interdiction dans leurs parcs affichent un taux de fumeurs beaucoup plus bas qu’en France. En Angleterre, les personnes qui fument dans les espaces verts ne sont environ que 17 %, aux États-Unis aux alentours de 15 %, alors qu’en France elles représentent un taux qui atteint 27 %. Strasbourg compte sur les actions de sensibilisation et d’information qu’elle va mettre en place pour faire passer son message anti-tabac. Pour cela, la ville a recruté des « médiateurs santé-tabac ». Pendant tout le mois d’octobre, mois élu « sans tabac », ils iront rencontrer et parler avec les fumeurs dans les espaces verts. Une forme d’accompagnement qui devrait aider à faire comprendre aux personnes dépendantes de la cigarette la décision prise par la ville.
Des sanctions prévues
À partir de 2019, Strasbourg a prévu pour tout contrevenant une amende de 68 euros. Celle-ci pourra même être appliquée en cas d’un simple abandon de mégot. Pour l’instant, aucune législation nationale n’a été prévue pour suivre l’exemple de Strasbourg. Cependant, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, s’est montrée favorable à cette initiative. Lors d’une interview donnée à France Inter, elle a déclaré qu’elle espérait que cette mesure Parcs sans tabac allait déclencher en France une réaction « d’émulation volontaire ».
Le Bulletin des Communes vous propose…
- Poursuivre votre lecture par notre article sur l’action du gouvernement contre la pollution des mégots
- De consulter les données et les informations de la Ligue contre le cancer
- Prendre connaissance de l’article du Monde sur le rendez-vous des fabricants de tabacs au ministère de la transition écologique
- De lire l’article de presse au sujet de cette première en France