La presse papier n’a plus bonne presse.
L’analyse faite par l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM) concernant la diffusion des titres de la presse française en version papier montre un nouveau recul de leurs ventes en 2017.
Les versions numériques des journaux et des magazines continuent de gagner du terrain sur leur version papier. Tout comme les années précédentes, la baisse des titres grand public édités sur cet ancien support a dépassé les 3 %.
À l’inverse de cette tendance négative, les ventes sous format numérique, proposées en format PDF, ont progressé de plus de 42 %. Au total, cette nouvelle forme de diffusion représente plus de 245 millions d’exemplaires vendus. La consultation de la presse numérique est largement amplifiée par l’usage des smartphones et des tablettes. De fait, ces terminaux individuels ont fait croître d’environ 30 % le nombre des lecteurs adeptes du numérique.
Ce constat, peu surprenant pour le milieu journalistique, confirme la mutation lente mais régulière des habitudes de lecture des Français. Cette tendance croissante, observée par Philippe Rincé, directeur général de la Diffusion à l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias, lui a fait déclarer : « La presse est dans une phase de transformation qui va se poursuivre. »
Actuellement, la Presse Quotidienne Régionale (PQR) profite largement des versions numériques de ses journaux. Ainsi, elle a pu voir ses ventes progresser de près de 48 %. En revanche, ses ventes globales ont régressé, accusant une baisse moyenne de 3 %, comme de nombreux autres supports.
De manière générale, les ventes réalisées grâce à la diffusion numérique sont aussi favorisées par des tarifs très bas, souvent grâce à des prix promotionnels. Ces derniers sont en effet nettement inférieurs aux abonnements classiques, proposés par la presse papier ou dans les kiosques physiques. Cette politique tarifaire permet à de nombreux titres d’être beaucoup plus lus, ainsi que la création de nouveaux journaux.
La baisse observée au niveau de la presse papier touche tous ses supports traditionnels. Globalement, les hebdomadaires d’actualité, les magazines grand public et la presse « People » sont impactés dans des proportions comparables. Les publications portant sur la télévision sont les plus fortement pénalisées. Leur repli dépasse aujourd’hui les 5 %, en raison des nombreuses applications mobiles qui traitent les mêmes sujets.