DERNIERES INFORMATIONS
Search
Solitude 3

L’isolement des personnes handicapées : un mal invisible

6898

L’isolement des personnes handicapées : un handicap supplémentaire

Une étude récente menée par le CREDOC sur plus de 3.500 personnes fait apparaître que 22 % d’entre elles estiment qu’elles subissent un isolement pénible. Parmi ce pourcentage, huit personnes sur dix ressentent leur situation comme une véritable solitude. Chez les personnes handicapées, la proportion subissant un sentiment d’isolement atteint 33 %. De la même façon, ce ressenti touche aussi les personnes porteuses d’une maladie chronique. Or, 25 % de la population française est porteuse d’un handicap ou d’une maladie chronique.

Une vulnérabilité sous-estimée

Pour une personne valide, les quatre principaux moyens d’entretenir des liens sociaux sont la famille, le milieu professionnel, les amis et le voisinage. Grâce à ces réseaux habituels, des échanges relationnels s’établissent. Ils permettent d’éviter la sensation d’isolement, voire de solitude. Parmi les personnes handicapées, certains de ces réseaux sont souvent inutilisés ou abandonnés. Cela mène les individus à une fragilité sociale, parfois très difficile à supporter. Celle-ci peut alors engendrer un phénomène de repli sur soi et de méfiance à l’égard d’autrui. Ainsi, un sentiment de dévalorisation peut progressivement s’installer. Un engrenage risque alors de se mettre en place, qui isole encore plus. Au quotidien, l’isolement des personnes handicapées est donc un facteur de pénibilité supplémentaire.

Un cercle vicieux négatif

L’isolement est aussi une difficulte pour les personnes atteintes de maladies chroniques.

Avoir une image de soi dévalorisée pousse de nombreuses personnes à des comportements négatifs. Cela rejaillit sur toutes leurs activités quotidiennes, privées ou professionnelles. On constate alors qu’un cercle vicieux risque de s’installer. Chez les personnes invalides, suite à un accident ou à une maladie, l’une des impressions les plus fréquentes est de subir un « avant » et un « après ». Le constat étant qu’avant leur invalidité elles avaient plus d’amis. Suite à leur handicap, elles observent que leurs relations extérieures se sont raréfiées. Parfois, elles disparaissent même complètement. La phrase : « Avant, j’avais des amis », revient souvent. Dans les cas extrêmes,  l’isolement des personnes handicapées peut conduire à des journées complètes sans voir personne.

L’isolement volontaire

Parfois, le repli sur soi peut être volontairement choisi par la personne invalide. En effet, les conséquences d’une maladie ou d’un handicap peuvent conduire à la décision de se mettre à l’écart. Les raisons qui encouragent ce comportement sont connus. Les principales sont l’impression d’être un poids pour son entourage, la sensation de fatigue, la douleur ressentie, et les difficultés de mobilité. Tous ces paramètres affaiblissent la personne et limitent ses envies de sociabilité. Le phénomène de repli sur soi touche plus de la moitié des personnes qui ont participé à cette enquête. L’étude du CREDOC est basée sur des personnes choisies à partir de la méthode des quotas. Elle conclut que le meilleur remède contre l’isolement des personnes handicapées est d’aller vers elles de façon volontaire.

Le Bulletin des Communes suggère également de lire cet article sur le site pourquoi docteur  https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/27618-12-personnes-handicapees-malades-souffrent-d-isolement

 



Avatar photo

Jean Jacques Alvo a découvert sa vocation pour le journalisme après un séjour formateur de deux ans aux États-Unis. Il débute sa carrière dans la presse écrite, où il acquiert une solide expérience. En 2001, il accède à une position de premier plan en prenant la direction de la rédaction du Bulletin des communes. Sous son impulsion, il redéfinit la ligne éditoriale du bulletin pour mieux répondre aux besoins des élus, ainsi qu'à ceux des cadres et agents des collectivités locales et territoriales. Il réalise des articles de fond et des interviews de terrain afin de remonter à l'échelon national les bonnes pratiques locales, pouvant apporter une aide précieuse à la prise de décision pour d'autres élus confrontés aux mêmes défis sur leur territoire.