Fracture numérique : l’une des causes du chômage, elle touche encore près de 14 millions de Français. Ce chiffre ressort d’une étude faite par CSA Research, pour le Syndicat de la presse sociale. Ce handicap empêche un usage spontané et complet d’Internet. Il affecte la vie de nombreux seniors. En effet, un tiers d’entre eux n’est toujours pas connecté. Cependant, de nombreux jeunes sont également concernés.
Même s’ils utilisent les réseaux sociaux, Instagram et Snapchat, ils ne savent pas chercher un emploi avec Google. D’ailleurs, beaucoup n’ont pas d’adresse e-mail. Ce manque entraîne une fracture numérique. Elle existe dans certains milieux sociaux.
Un paradoxe social
L’étude de CSA Research révèle que la gêne numérique pose problème à près de 19 % de jeunes. Paradoxalement, 21 % sont pourtant des digital natives, âgés de moins de 35 ans. Cependant, beaucoup d’entre eux n’ont pas de connexion Web à domicile. Ils possèdent juste un smartphone.
Or, ils ne savent pas l’utiliser pour chercher un emploi. Souvent, ils ne savent pas intégrer une pièce jointe à un e-mail, ni scanner un document. Cela entraîne une exclusion numérique.
Celle-ci freine beaucoup la recherche d’emplois qualifiés. Cette gêne numérique est confirmée par une précédente enquête d’Emmaüs Connect, faite en 2015. La Mission Locale de Lille, dédiée à la recherche d’emploi, a constaté que moins de 25 % des jeunes inscrits possédaient une connexion Internet. A Grenoble, ce pourcentage atteint 45 %. Par conséquent, ces jeunes chômeurs ont difficilement accès aux offres d’emplois mises en ligne.
Un dispositif d’inclusion
Pour lutter contre cet « illettrisme » numérique, du personnel et des équipements sont prévus dans les agences pour l’emploi. Ainsi, 2.200 personnes, en service civique et spécialement formées, sont aujourd’hui affectées aux chômeurs en difficulté. Un test encourageant de ce dispositif a déjà été mené à Paris, Lille et Strasbourg. Par ailleurs, le site Les Bons Clics, conçu en partenariat avec Emmaüs Connect, aide les utilisateurs à évaluer leur niveau de maîtrise du numérique. En cas de carences, des ateliers de formation sont proposés. Leur durée est de 40 heures. De plus, un programme de soutien national d’apprentissage numérique sera bientôt mis en place.
La Grande école du Numérique
Des formations sont prévues pour les seniors .Un dispositif national de formation va bientôt être lancé. Il sera supervisé par Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État chargé du Numérique. Baptisé la Grande école du Numérique, il sera basé sur un système d’accès payant. Il permettra aux entreprises et aux administrations d’aider les personnes en difficulté avec Internet. Proposé sous forme de passe, ce système coûtera 50 euros. Il servira à financer des programmes de formation et d’accompagnement.
L’année dernière, des premiers tests ont déjà été menés avec succès dans cinq régions. Notamment la Nouvelle-Aquitaine. Cette année, ce programme sera développé dans 400 Grandes écoles du Numérique, dans toute la France. Son budget atteindra plusieurs dizaines de millions d’euros.
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