Filière du cidre : un rebond similaire à celui du vin
Dernièrement, tout comme chez les viticulteurs, en raison d’une crise grave, la filière du cidre a dû se réinventer. Cela, afin de ne pas totalement perdre sa production de pommes et ses centaines de milliers d’hectolitres de cidre invendus.
Un plan de soutien nécessaire
Ces derniers mois, à cause de la crise sanitaire, la filière vinicole a enregistré de très lourdes pertes. Cependant, ce phénomène a également touché les producteurs de cidre. Cela s’explique en partie par la fermeture officielle des restaurants et des bars sur notre territoire. Ce qui a entraîné un manque à gagner particulièrement important. Encore aggravé par une nette baisse des exportations. De plus, si 11 % des Français ont acheté plus d’alcools forts durant le confinement, ce comportement n’a profité ni au cidre, ni au vin, ni au champagne. Par conséquent, pour compenser cette baisse majeure, le Gouvernement a mis en place un large plan d’aide. Cela, afin de soutenir la filière du cidre.
Cette enveloppe globale pourrait atteindre un total de 22 millions d’euros. En parallèle, l’Union européenne devrait en partie financer ce dispositif. Il va permettre de transformer de nombreux hectolitres de cidre en gel hydroalcoolique. Ou encore en carburant. Dans lequel on intégrera du bioéthanol. Désormais, certains cidres, produits surtout en Bretagne et en Normandie, vont donc subir le même sort qu’une partie des vins français invendus.
Une sévère chute de la consommation
Récemment, l’effondrement de la filière du cidre a infligé d’énormes pertes financières à ses producteurs. Précisément au moment même où ce secteur s’efforçait de valoriser l’image du cidre dans le pays. Mais aujourd’hui, la chute de la consommation est telle qu’une partie de l’activité de la distillation et des ventes doit se réorienter. De fait, en Normandie, la filière cidricole a révélé une baisse impressionnante de son chiffre d’affaires. En clair, celui-ci a chuté de plus de la moitié. Ainsi, ce secteur a maintenant besoin d’exonérations de charges. Tout en trouvant de nouveaux moyens d’écouler ses stocks d’invendus.
En Bretagne, le scénario est malheureusement identique. Celui-ci touche 54 ateliers et plus de 200 producteurs. Actuellement, ces derniers enregistrent quasiment les mêmes pertes qu’en Normandie. Pire, ceux qui alimentent les réseaux habituels des cafés, des hôtels et des restaurants pourraient subir un écroulement de près de 90 % de leurs ventes.
Une réaction obligatoire
A ce jour, les estimations commerciales pour cet automne ne sont guère optimistes. D’ailleurs, la Maison Cidricole de Bretagne s’inquiète beaucoup de voir les chais de cidre déjà pleins à ras bord. De fait, ils débordent encore de la précédente récolte. En plus, les prochaines récoltes de pommes et de poires s’annoncent abondantes. Pour réagir, selon les dernières estimations de la Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre, 200.000 hectolitres de cidre, sur un total de 800.000, devront bientôt subir une transformation radicale. A savoir, une distillation spéciale, pour les transformer en alcool dénaturé. Afin de produire ensuite du gel hydroalcoolique ou du biocarburant. Ainsi, le secteur de la méthanisation devrait réutiliser environ 100.000 tonnes de pommes. Grâce à ce procédé, les professionnels de la filière du cidre pourront toucher des compensations bienvenues. Plus précisément, 60 euros par hectolitre modifié. Et 100 euros par tonne de pommes.
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