Le Fairphone 3 est un smartphone atypique, facile à démonter et donc à réparer.

Fairphone 3 : un smartphone qui est vraiment durable

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Fairphone 3 : un téléphone écoresponsable. Emblématique d’une démarche éthique, le Fairphone 3 n’appartient pas à la catégorie des dernières nouveautés high tech, à posséder absolument en 2020 pour avoir l’air branché. En effet, son ambition est plutôt d’occuper une niche équitable et durable, dans un marché où l’appât du gain reste un facteur déterminant.

Un portable plus « vert »

L’une des caractéristiques majeures du Fairphone 3, un smartphone néerlandais Android, est qu’il est d’abord conçu pour être aisément réparable. Ce qui le différencie de nombre de ses concurrents. Sorti sur le marché en septembre dernier, ce nouveau Fairphone remplace un prédécesseur qui était déjà âgé de quatre ans. Clairement, le Fairphone 2 avait besoin d’améliorations, car il souffrait de lacunes importantes. Heureusement, le Fairphone 3 a amélioré de nombreuses fonctionnalités. Néanmoins, son esthétique reste légèrement datée. Désormais, ce nouveau smartphone « vert » dispose d’une mémoire plus confortable de 64 Go. De plus, il peut aussi accueillir une carte mémoire additionnelle. Par ailleurs, son autonomie d’environ une journée est devenue très correcte. Là encore, si on le souhaite, on peut également ajouter une seconde batterie, remplaçable en quelques secondes. Mais c’est surtout en matière de photos que le Fairphone 3 a fait de gros progrès. De fait, les clichés qu’on peut maintenant en tirer, hormis la nuit, sont devenus nettement meilleurs.

Un souci de traçabilité rare

Le Fairphone 3 est conçu pour avoir des composants faciles d’accès.

Aujourd’hui, contrôler la provenance de tous les composants d’un smartphone, comportant des centaines de pièces, est une entreprise impossible. Néanmoins, Fairphone a ciblé huit matériaux, issus de mines, sur lesquels il a mis en place des filière équitables. Il s’agit de l’or, du cobalt, du tungstène, du lithium, du néodyme, du cuivre, du plastique et de l’étain. Ainsi, l’entreprise néerlandaise s’est fixée pour objectif en 2022 de parvenir à utiliser dans son Fairphone 40 % de matériaux vérifiés. Ce qui signifie qu’ils proviennent de filières responsables. Une volonté « verte », qui impose à ce constructeur de travailler étroitement avec des dizaines de professionnels dans le monde entier. De ce fait, cette garantie, rarement offerte, augmente les prix de ses composants. Mais cet inconvénient tarifaire est le prix à payer pour s’assurer que certaines pièces sont bien produites de façon éthique. Et en utilisant des travailleurs qui sont correctement rémunérés. De plus, le Fairphone 3 veut ensuite offrir un bon bilan carbone.

Un smartphone militant

En bref, ce smartphone néerlandais, à l’ambition équitable affichée, a beaucoup progressé. Certes, les consommateurs économes pourront lui reprocher d’être vendu trop cher, avec son tarif de 450 €. En effet, d’autres mobiles concurrents, à performances équivalentes, sont moins chers. Cependant, contrairement à d’autres appareils asiatiques, l’électronique du Fairphone 3 a été conçue pour être vraiment durable et citoyenne. Par sa simple existence, ce smartphone atypique démontre à son secteur industriel, avide de spectaculaire, qu’une autre approche du mobile est possible. Notamment, en permettant aux clients de miser sur un téléphone plus « transparent ». Et qui en plus contient des pièces que l’on peut souvent changer soi-même. Par conséquent, c’est un gage de longévité accrue. En résumé, l’acheter est comparable à un acte militant. De même nature que celui accompli par un consommateur qui préfère acheter « bio », donc plus cher, mais aussi plus sain pour la planète.

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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.