Election sur le fil : une maire réélue de justesse
A Lille, dans un contexte d’élection sur le fil, Martine Aubry a finalement réussi à conserver son quatrième mandat aux Municipales. Mais sa victoire s’est jouée à un cheveu. Ce qui a démontré, une fois encore, la puissance de la poussée verte dans le pays. Cette fois, au niveau local.
Un rendez-vous politique ignoré
Dans l’ensemble, les Hauts-de-France ont enregistré, comme beaucoup d’autres régions de France, un taux d’abstention record, pour ce second tour des Municipales. En fait, ce pourcentage a frisé les 43 %. A Lille, le parti Europe Ecologie Les Verts, mené par Stephane Baly, a bien failli déboulonner de son piédestal Martine Aubry. Avec 39 % de votes favorables. Une véritable élection sur le fil. Ainsi, seulement 227 bulletins ont permis à la maire socialiste de conserver son titre. Donc, cela a presque constitué une victoire amère à la Pyrrhus.
Une ambiance peu enthousiaste
A l’évidence, à Lille, l’ambiance générale de ces Municipales a été très peu enthousiaste. Manifestement, le plus grand parti a été celui de celles et ceux qui n’ont pas été voter. En infligeant à la ville un pourcentage de plus de 68 % d’abstention. D‘ailleurs, sans les votes comptabilisés à Lomme, commune associée à Lille, Martine Aubry aurait vraisemblablement perdu cette élection sur le fil.
Une forte envie de changement
Ce dimanche, dans l’ensemble de la métropole lilloise, l’abstention s’est fait nettement sentir. Par exemple, à Roubaix, où plus de 77 % des habitants se sont abstenus. Ou encore à Villeneuve-d’Ascq, où l’on a aussi enregistré 72 % de non-votants. Aujourd’hui, ce retrait massif des électeurs, alors que les Municipales ont longtemps bénéficié d’un statut privilégié dans le coeur des Français, ne peut que faire réfléchir. En effet, désormais, la proximité locale avec les maires, qui caractérisait ces élections particulières, semble ne plus fonctionner. Comme si l’attachement s’était progressivement dilué. De plus, ce rejet d’un dialogue politique avec les élus, qui serait au final sans effet réel, s’accompagne maintenant d’une envie claire de renouveau et de changements. Celle-ci a sans doute motivé en partie la montée historique du parti écologiste. Désormais, il devra veiller à ne pas décevoir ses nouveaux supporters.
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de France Bleu