Démantèlement de la centrale de Fessenheim
Ce lundi, après quarante-trois ans de service, la centrale de Fessenheim a cessé de fonctionner. Ainsi, sur le territoire, une page du nucléaire se tourne. Pour toujours.
Une victoire au goût amer
En Alsace, l’arrêt de la centrale de Fessenheim, en bordure du Rhin, représente une victoire très attendue par les militants antinucléaires français. Auxquels se joignent aussi les activistes suisses et allemands. Mais un arrêt vécu sur place comme un événement triste. En effet, la mise hors service de ce réacteur, commencée lundi dernier, marque la fin d’une époque. Autant pour les salariés qui y travaillaient que pour les 2.500 habitants de Fessenheim.
Un long démantèlement planifié
Dès lundi dernier, un porte-parole d’EDF annonce le débranchement du second réacteur du réseau électrique national. Par conséquent, il ne fournira plus d’énergie à la région. Désormais, l’opération de démontage de la centrale de Fessenheim va durer une vingtaine d’années. Donc, au moins jusqu’en 2040. Cette opération nécessitera de grandes précautions de sécurité. Notamment, à cause du combustible toujours présent, très radioactif. Cet arrêt d’activité de la doyenne des centrales nucléaires françaises est un fait historique. De fait, comme l’a expliqué EDF, ce sera la première fois « […] qu’une centrale nucléaire à eau pressurisée est arrêtée, puis démantelée intégralement. » Aujourd’hui, 56 réacteurs nucléaires restent actifs sur le territoire.
Une décision jugée absurde
Précédemment, on se souvient que la centrale de Fessenheim avait entraîné des dizaines d’années de lutte, pour les militants engagés contre le nucléaire. Mais à présent, cette fermeture provoque de l’amertume et même de la colère chez les salariés qui travaillaient à la centrale. Comme dans n’importe quelle autre activité. D’ailleurs, pour décrire la situation, la CGT parle aujourd’hui de « génocide économique, social et écologique ». En attendant, soixante salariés d’EDF y resteront employés, afin d’effectuer le démontage prévu. En 2017, la centrale de Fessenheim mobilisait encore 750 salariés, ainsi que 300 prestataires externes.
La crainte de l’avenir
A présent, dans la bourgade alsacienne, les riverains redoutent une pénurie économique. De fait, pour l’instant, aucune activité de remplacement n’est vraiment planifiée. Tout au plus, la région a évoqué un futur projet d’usine de biocombustible. Officiellement, celle-ci devrait créer des emplois, mais à long terme. En clair, rien de concret ne se produira avant plusieurs années. Pour le maire, Claude Brender, la fermeture de la centrale de Fessenheim reste une décision politique très pénalisante pour sa région sans prévision d’une activité de remplacement. Ce regret est également partagé par Jean Rottner, le Président de la région Grand-Est.
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