Dette de la Sécurité sociale : un déficit abyssal
A cause de la crise du coronavirus, la dette de la Sécurité sociale va sans doute dépasser les 40 milliards d’euros. Gérald Darmanin a dernièrement révélé ce déficit colossal au Sénat. Ce montant dépassera nettement celui de 2010. A l’époque, il s’était limité à 28 milliards.
Des plafonds largement dépassés
Dès le mois de juin, comparativement à la dette de la Sécurité sociale, le déficit de l’Unédic, soit de l’Assurance chômage, va approcher les 50 milliards d’euros. Contre 1,9 milliard en 2019. En effet, l’Unédic prendra en charge un tiers des dépenses du chômage partiel. Comme le ministre des Comptes publics l’a expliqué, devant la Commission des Affaires sociales, ces montants vertigineux sont « du jamais vu ». Ainsi, Gérald Darmanin s’attend à ce que le déficit de la Sécurité sociale atteigne cette année les 41 milliards d’euros. Alors que son estimation initiale n’était que de 5,4 milliards. Cette somme inédite englobera les dépenses du Régime général et du Fonds de Solidarité Vieillesse.
Dette de la Sécurité Sociale : des montants inégalés
Comme ce dépassement astronomique présente un « caractère exceptionnel et changeant », il n’entraînera pas de modification de la loi de financement de la Sécurité sociale. De fait, l’exécutif a le droit d’augmenter les crédits de ce dispositif, non limités légalement. A la différence du budget de l’Etat. D’ailleurs, pour éviter un manque éventuel de trésorerie, la limite d’endettement de l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale a été étendue à 70 milliards d’euros. Ainsi, la dette de la Sécurité sociale sera couverte. Selon le ministre des Comptes publics, à ce jour, ce montant reste inégalé « en temps de paix ». Comme on le voit, Gerald Darmanin communique sur le même ton qu’Emmanuel Macron.
Des chiffres astronomiques
La dette de la Sécurité sociale sera donc largement plus élevée que les 28 milliards d’euros atteints en 2010. Cela, en raison de la crise financière survenue deux ans auparavant. Lors de sa présentation au Sénat, Gérald Darmanin a admis que ces chiffres « […] peuvent donner le tournis ». D’autant plus qu’ils se basent pour l’instant sur une « hypothèse favorable ». En effet, ces estimations ne tiennent pas encore compte des charges patronales réelles, à payer avant la fin de l’année.
Des exonérations probables
Etant donné que beaucoup d’entreprises seront dans l’incapacité de payer leurs charges patronales, des annulations seront sans doute accordées. Notamment, pour les filières de la restauration et du tourisme, très durement touchées. Aujourd’hui, l’exécutif estime que la baisse actuelle des recettes, entraînera un recul de 7,5 % de la masse salariale. De plus, la Sécurité sociale aura sans doute à subir 11 milliards de baisse de recettes fiscales, habituellement allouées.
Un soutien budgétaire des hôpitaux
Malgré ces estimations largement dans le rouge, Gérald Darmanin a affirmé qu’il n’avait aucune crainte « […] pour la situation des hôpitaux ». De fait, d’après le ministre, ils seront soutenus car ils bénéficieront d’une reprise de dette de 10 milliards d’euros. De plus, trois milliards viennent d’être versés par Santé Publique France aux établissements de santé. Un budgetdestiné aux achats de masques, de blouses et de respirateurs. Ce geste a montré l’implication de l’Etat et de l’aide qu’il souhaitait apporter.
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