Débat sur StopCovid : vers une détection numérique ?
A la fin du mois, l’Assemblée nationale et le Sénat mèneront des débats sur StopCovid. Une application permettant un traçage numérique, jamais utilisée auparavant. Le but de ce nouvel outil serait d’alerter anonymement tous les Français ayant été en contact direct avec une personne contaminée par le Covid-19. Cela, via le système Bluetooth de leur téléphone portable.
Une application envisagée
Afin de lutter contre l’épidémie en cours de coronavirus, l’Assemblée nationale et le Sénat vont décider fin avril si l’application StopCovid pourra être utilisée dans le pays. Cela, comme outil de détection digitale. Ce débat sur StopCovid englobera l’emploi de l’ensemble des nouvelles technologies dans la lutte contre le Covid-19. Prévus le 28 avril au Parlement, ces débats n’entraîneront toutefois aucun vote.
Un outil annoncé
Au cours de son allocution télévisée du 13 avril, Emmanuel Macron avait abordé la question d’une application mobile préventive. Son objectif étant de permettre d’informer qu’on a été en contact avec une personne contaminée. Cela, dans le but de mieux identifier les modes de transmission du virus. Par la suite, cette détection pourrait permettre des tests médicaux mieux ciblés. Ou encore d’éventuelles mises en quarantaine. Le 8 avril, Olivier Véran, ministre de la Santé, et Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, avaient déjà envisagé le scénario d’une application mobile. Celle-ci étant destinée à informer ses utilisateurs d’un risque possible de contamination.
Débat sur StopCovid : des craintes spontanées
Les craintes suscitées par cette application ont rapidement fait naître des critiques sur la création d’un éventuel « Big Brother sanitaire ». D’ailleurs, le débat sur StopCovid est justement prévu pour dissiper ce type d’inquiétude. Pourtant, dès sa présentation, les défenseurs de ce procédé numérique ont mis en avant qu’il s’agissait d’une conception française. Dont le code source sera aisément vérifiable. De plus, elle fonctionnera en complet anonymat, sans utiliser la géolocalisation. Enfin, l’usage de StopCovid sera basé sur une acceptation préalable de ses utilisateurs. Et cette application ne sera accessible que durant la crise sanitaire, ses données étant ensuite détruites.
Une efficacité contestée
Cependant, ce projet suscite de nombreuses questions. Car son efficacité réelle est aujourd’hui remise en cause. De fait, pour l’instant, ce système de contact tracing ne fait pas l’unanimité. Par ailleurs, le recours à StopCovid soulève la question de l’absence de smartphone chez 25 % de la population. Généralement, la tranche d’âge des seniors, la plus menacée par l’épidémie. Enfin, par définition, cette application ne sert à rien en présence de sujets asymptomatiques. Certains craignent même que cet outil digital engendre un laisser-aller concernant les gestes barrières. Pour toutes ces raisons, un débat sur StopCovid est donc nécessaire. Ainsi, Marie-Laure Denis, Présidente de la CNIL, donnera un avis très attendu sur les risques possibles d’un tel outil de traçage. Principalement, au sujet de la protection des libertés individuelles.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur les doute de la CNIl concernant cette application
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de Numerama