Chômage partiel : un dispositif très coûteux
Hier, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a déclaré que le soutien apporté par le chômage partiel concernait désormais en France plus de 10 millions de salariés du secteur privé. Après le 1er mai, la prévision porte sur 3 millions de travailleurs supplémentaires qui rejoindront ce système d’aide financière.
Le système protecteur le plus développé d’Europe
Objectif de la mise en place du chômage partiel en France dès le début du confinement : éviter un chômage massif. Cela, à cause d’une crise sanitaire sans précédent. A ce jour, environ 10,2 millions de travailleurs du privé bénéficient de ce dispositif préventif. En majorité, leur indemnisation s’élève à 84 % de leur salaire net. Ce soutien atteint même les 100 % pour les salariés payés au SMIC. Ainsi, Muriel Pénicaud a présenté cette prise en charge salariale comme « le système le plus protecteur d’Europe sur le front de l’emploi. » A ce jour, il a déjà été demandé par 821.000 entreprises. Actuellement, cette situation sous-entend que dans le pays l’État paye quasiment le salaire d’un travailleur sur deux. Ce, rien que dans le secteur privé.
De nouveaux bénéficiaires prévus
Par la suite, le filet de sécurité du chômage partiel va continuer d’accueillir de nouveaux demandeurs. En effet, après le 1er mai, plus de 2,7 millions de Français vont en bénéficier. En effet, divers cas de figure seront alors intégrés à ce dispositif. Entre autres, les personnes qui sont couvertes en ce moment par un arrêt maladie. Par ailleurs, les 2,3 millions de Français qui ont besoin de bénéficier d’une garde d’enfant en profiteront aussi. Enfin, 400.000 personnes considérées comme en situation vulnérable seront également prises en charge.
Des indemnités qui devront durer

Désormais, le chômage partiel est touché par plus de 10 millions de salariés en France.
Au total, début mai, le chômage partiel devrait couvrir au minimum 13 millions de personnes. Voire plus, en fonction de l’état de la reprise du travail dans le pays. Pour le moment, selon le ministère du Travail, les demandes majoritaires des entreprises représentent déjà en moyenne douze semaines de trente-cinq heures. Or, le Gouvernement sait que le soutien du chômage partiel devra continuer après le 11 mai. Cela, de manière dégressive, par rapport aux besoins de chaque secteur et en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. A ce jour, la Banque de France estime que chaque quinzaine de confinement supplémentaire entraîne environ une perte de PIB annuel estimée à 1,5 %.
Des secteurs plus ou moins touchés
A ce jour, certains domaines d’activité sont plus dépendants que d’autres du chômage partiel. En priorité, ce sont les petites entreprises travaillant dans le commerce. La réparation automobile, également, pour près d’un quart des entreprises. Par ailleurs, les secteurs de l’hébergement et de la restauration sont fortement concernés. A peu près à hauteur de 14 %. Actuellement, les métiers de bouche sont particulièrement sinistrés, avec quasiment neuf salariés sur dix impactés. De même, dans le BTP, près de 95 % des salariés sont aujourd’hui soutenus par le chômage partiel. Soit, plus de 1,2 million de personnes. Face à cette prise en charge jamais vue auparavant, Muriel Pénicaud continue de se montrer positive. En effet, elle pense déjà au futur retour au travail. Sans pour autant sous-estimer la nécessité de protéger la santé des Français.
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