Android est accusé de permettre, via des milliers d'applications de jeux téléchargeables, d'obtenir des données personnelles.

Android dénoncé : un système d’exploitation exploiteur de données

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Android dénoncé : une exploitation cachée

Le système d’exploitation Android vient récemment d’être dénoncé par l’International Computer Science Institute. D’après cet institut, spécialisé dans la cybersécurité, Android exploite effectivement des données, mais à l’insu des internautes qui l’utilisent. Selon l’analyse d’un de ses chercheurs, des milliers d’applications de jeux, parfois très connues, capteraient des informations privées via Android. Ensuite, ces données serviraient à envoyer des publicités ciblées.

Une pratique dérangeante

Pour Serge Egelman, qui travaille pour l’International Computer Science Institute, plus de 17.000 applications populaires, téléchargeables sur le Play Store d’Android, peuvent s’approprier des informations personnelles sans que leurs utilisateurs le sachent. Si cette révélation se confirmait, ce procédé outrepasserait totalement les règles prônées par Google, pourtant propriétaire d’Android. Publiée ce 14 février, cette étude met forcément mal à l’aise. Les internautes autant que Google. D’autant plus que l’auteur de ce pavé dans la mare conclut son rapport par un laconique  : « La vie privée disparaît ».

Des jeux téléchargés des millions de fois

Ce détournement de données personnelles aurait pour seul but des envois publicitaires. Pour être performant, iI s’appuierait en plus sur des applications très célèbres. Par exemple, Flipboard ou Angy Birds. De plus, pour collecter des données, ces applications utiliseraient aussi les identifiants des smartphones, lorsqu’ils se connectent aux bornes Wi-Fi. Ainsi, la confidentialité soi-disant défendue par Google n’existerait plus.

Un démenti officiel

Android accusé de permettre à des applications de jeux de cibler des envois publicitaires.

En réponse à cette accusation, Google a évidemment réagi, afin de rassurer. L’un de ses porte-parole déclare : « Il est strictement interdit de combiner l’identifiant publicitaire avec l’identifiant de l’appareil dans le but de personnaliser les annonces. Nous examinons constamment les applications, y compris celles énumérées dans le rapport de ce chercheur. Nous prendrons des mesures lorsqu’elles ne sont pas conformes à nos politiques. ». Problème, ce n’est pas la première fois que des chercheurs spécialisés dénoncent des détournements de données à des fins publicitaires.

Des sanctions possibles

Si ces pratiques cachées étaient avérées, surtout à une telle échelle, elles pourraient entraîner des sanctions sérieuses. Surtout depuis la mise en place du Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles, le fameux RGPD. Son respect est obligatoire dans toute l’Union Européenne depuis le 25 mai dernier. Or, ce Règlement contraint chaque entreprise à obtenir l’accord préalable des utilisateurs avant d’utiliser leurs données privées. Notamment pour effectuer des envois publicitaires.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur la RGPD
  • Le Bulletin des Communes vous suggère aussi ces informations, connexes à ce sujet, sur le site de la CNIL 


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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.