Air France : la compagnie reste dans la tourmente.
Suite au rejet par les salariés de la compagnie aérienne de la proposition de leur direction, refusée à plus de 55 %, Jean-Marc Janaillac, président du groupe Air France-KLM, a démissionné.
La tentative d’accord salarial soumise aux salariés d’Air France vendredi dernier ne les a pas convaincus. Ils ont donc exprimé leur refus, pour plus de 80 % d’entre eux. Le personnel a ainsi estimé que le gel de leurs salaires pendant 6 ans n’avait toujours pas été rattrapé.
Comme l’avait précédemment annoncé Jean-Marc Janaillac, ce rejet a entraîné sa démission. Il a commenté ce désaccord en déclarant : « C’est un immense gâchis qui ne peut que réjouir nos concurrents, fragiliser nos alliances et déboussoler nos équipes.»
Ferme sur sa position, le président a simplement affirmé : « J’assume les conséquences de ce vote. » Il n’a pas souhaité ensuite qu’on lui pose des questions. Jean-Marc Janaillac remettra donc sa démission dans les prochains jours, suite au refus exprimé par près de 47.000 salariés de la compagnie. Le PDG a juste déclaré qu’il espérait que son départ permettrait : « […] une prise de conscience collective et d’amorcer les conditions d’un rebond. » Pour confirmer son départ, Jean-Marc Janaillac convoquera un conseil d’administration le 9 mai prochain. Il avait pris la direction du groupe aérien en juillet 2016.
Alors que les grandes vacances approchent, les mouvements de grève risquent donc de continuer à Air France, troublant ainsi les futurs déplacements des voyageurs. L’intersyndicale à l’origine de ce conflit a d’ailleurs programmé de nouveaux préavis de grève.
Cependant, l’incertitude dans laquelle la compagnie se trouve aujourd’hui ne pourra pas durer éternellement, car les journées de grève qui s’additionnent lui coûtent cher. Vendredi dernier, un communiqué de sa direction a annoncé que le premier trimestre d’exercice lui avait déjà fait perdre 269 millions d’euros.
À ce jour, avec 11 journées de grève accumulées, organisées entre le 22 février et le 24 avril, le groupe franco-néerlandais a subi un préjudice de 300 millions d’euros. Cette année, ce manque à gagner considérable devrait entraîner une baisse sensible des résultats financiers de l’entreprise, comparativement à 2017.
Le départ de Jean-Marc Janaillac a suscité la satisfaction parmi de nombreux représentants des syndicats d’Air France. Ils ont estimé que le vote des salariés avait exprimé leur engagement, et qu’ils ont montré ainsi qu’ils « […] n’avaient pas été dupes. »