« Monsieur Je-sais-tout » : une leçon d’ouverture d’esprit.
Ce film sortira le 9 mai prochain. Il met en scène la rencontre entre un adolescent atteint d’autisme, Léo, et son oncle, Vincent, entraîneur de football, incarné par l’énergique Arnaud Ducret. Une sortie qui tombe à pic, alors que le Gouvernement a justement décidé de faire bénéficier son Plan Autisme 2018 d’un budget conséquent d’au moins 340 millions d’euros. Un programme que Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée du Handicap, soutiendra de son mieux. Ce film donne également un écho bienvenu à la volonté d’Emmanuel Macron d’intégrer les enfants autistes à un itinéraire scolaire classique, dès 2021.
Léo est un adolescent que l’on appelle un « autiste Asperger ». Derrière ce terme clinique, qui qualifie un trouble neuro-développemental, dit aussi « autisme léger », se cache en réalité un garçon doué d’une intelligence forte, qui ne demande qu’à s’exprimer. Isolé par son élocution monocorde, au rythme un peu haché, Léo a beaucoup de mal à montrer ses qualités, pourtant bien réelles.
À travers ce personnage de jeune handicapé, les deux réalisateurs de « Monsieur Je-sais tout », Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie, montrent avec finesse les blocages quotidiens auxquels les personnes atteintes d’autisme sont confrontées en permanence. En France, le pourcentage de la population touché par un « Trouble du Spectre de l’Autisme » (TSA) est d’environ 1%. Les dernières études faites sur ce trouble mental estiment qu’il concerne 700.000 personnes dans le pays. Parmi elles, 600.000 adultes, dont seulement 75.000 environ ont été diagnostiqués.
Hébergé quelques jours chez son oncle, un célibataire endurci, opposé à tout lien familial, Léo semble être mal parti pour entamer avec son parent une relation harmonieuse, propice au soutien et au partage. Pourtant, contre toute attente, ce rapprochement mal engagé va naître. Il va se faire grâce à la pratique du football, et à une lente prise de conscience, qui va changer en profondeur les valeurs du monolithique Arnaud Ducret. Cette révélation entraînera un bouleversement positif chez ces deux êtres, a priori mal partis pour communiquer.
Ce film montre clairement l’importance de la bienveillance face aux comportements des personnes atteintes d’autisme, et les immenses bénéfices qu’elles peuvent en tirer. « Monsieur Je-sais-tout » démontre que les autistes Asperger peuvent beaucoup progresser lorsqu’on ne les cantonne pas aux seuls établissements spécialisés, qui les éloignent d’une vie normale et les privent de socialisation.