Aides à domicile : un dispositif qui suscite des inquiétudes
Comme l’ensemble des personnels soignants, notamment les employés des EHPAD, les établissements médico-sociaux chargés des aides à domicile devraient bientôt toucher des primes. Cependant, le fonctionnement de ce dispositif pourrait être géré par les départements. Or, cette gestion risque de générer certains conflits.
Des versements en suspens
Depuis plusieurs semaines, les représentants des Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile se battent pour que les personnels dont ils défendent les intérêts puissent recevoir des primes. Cela, au même titre que les autres personnels soignants. Normalement, ces personnels spécifiques pourraient percevoir jusqu’à 1.500 euros. Cela, s’ils ont travaillé dans un département où la circulation de la Covid-19 était très répandue. Pour ceux qui étaient moins exposés, la prime prévue serait de 1.000, voire 500 euros.
Un flou à dissiper
Cependant, pour les employés assurant des aides à domicile avec des personnes dépendantes, un flou gênant reste en suspens. En effet, le 28 mai, Olivier Véran, ministre de la Santé, a envoyé un courrier aux représentants des Fédérations des établissements médico-sociaux. Celui-ci stipule que « la prochaine loi de finances portera une extension du dispositif d’exonération sociale et fiscale au titre du versement d’une prime pour les personnels d’établissements sanitaires, médico-sociaux et sociaux ». Mais sans plus de précision.
Des primes au mérite pour les aides à domicile ?
En théorie, ce dispositif de primes devrait être appliqué « […] de manière symétrique à ce qui a été prévu en mars pour le secteur public. » En fait, ces montants attribués aux personnes chargées des aides à domicile pourront varier. Cela, en fonction des efforts fournis. Le critère de calcul retenu étant « […] le nombre de patients infectés par la Covid-19 ». Cependant, ces primes devraient être moins élevées que celles prévues pour les personnels des EHPAD. On peut se demander pourquoi.
Une gestion problématique
Aujourd’hui, Jean-René Lecerf, Président du département du Nord, regrette que le versement de ces primes nationales ne soient pas directement géré par l’Etat. En effet, si cette tâche est confiée aux Présidents des divers départements, cela risque de créer des tensions. Même si certains départements – comme la Dordogne, le Doubs, le Nord ou la Somme – n’ont pas attendu l’annonce du Gouvernement. De fait, ils ont déjà annoncé qu’une prime sera versée aux personnels chargés des aides à domicile, pour les personnes dépendantes. En effet, ces employés ont tous fait preuve d’un courage et d’un engagement exemplaires. Par conséquent, il est normal de récompenser leurs efforts méritoires.
Un arbitrage définitif attendu

Les aides à domicile, qui ont mobilisé de nombreux employés, vont aussi toucher des primes.
Actuellement, les départements concernés attendent toujours la décision de l’État concernant un arbitrage définitif de ces versements. En cas d’oublis, toujours possibles, certains départements veulent « […] prendre en charge la prime de tous ceux qui seront oubliés par le Gouvernement ». C’est ce qu’a déclaré Laurent Somon, Président du Conseil départemental de la Somme. Pour l’instant, ce département s’attend à l’attribution de primes entre 500 et 1.000 euros. Cela, en fonction de ce que les employeurs fournissant des aides à domicile décideront. Dans le Nord, une enveloppe de 3,5 millions d’euros pourrait servir à verser une prime de 515 euros à 7.000 professionnels dédiés à cette fonction.
La crainte d’inégalités
Pour fixer les modalités définitives du versement de ces primes concernant les aides à domicile, la Somme a prévu des débats. Entre le 22 et le 24 juin. Cela, afin de déterminer par des votes la date à laquelle les paiements pourront avoir lieu. Déjà , l’échéance du 1er juillet a été avancée. Sous réserve que le département connaisse rapidement « les modalités de versements de l’État ». Néanmoins, une crainte se fait déjà sentir. En raison de situations financières inégales. De fait, celles-ci diffèrent dans chaque département. Or, à terme, cela pourrait entraîner des primes différentes. Ce qui risquerait d’engendrer des inégalités parmi les professionnels des aides à domicile.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur le maintien de l’exonération fiscale pour les seniors
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de Libération