Lever l’anonymat : une proposition contre la haine en ligne
Fin décembre, un projet d’amendement a proposé de lever l’anonymat sur les réseaux sociaux. Ainsi, en cas d’approbation, ce texte s’ajouterait au projet de loi destiné à renforcer le respect des principes de la République. De fait, il pourrait contrer le sentiment d’impunité qui encourage certains internautes à publier des incitations à la haine.
Une réflexion de fond
A ce jour, cette proposition pour lever l’anonymat est soutenue par 17 parlementaires. Provenant en majorité de La République En Marche. Dans ce texte, ils réclament que le Parlement étudie la possibilité sur les réseaux sociaux d’évaluer « […] la faisabilité et les conséquences de la levée de l’anonymat ». Cela, afin que ces réseaux cessent d’être des moyens courants pour diffuser des contenus haineux. Encore trop fréquents sur certains sites communautaires. Par ailleurs, ce texte vise à empêcher la diffusion de fausses informations ou de rumeurs. Postées dans le but délibéré de manipuler l’opinion publique.
Un projet à étudier
A ce jour, l’Assemblée nationale n’a pas rejeté ce projet. Par conséquent, elle devra bientôt se prononcer sur de futurs moyens pour limiter « […] la diffusion de messages haineux et d’idéologies violentes. » Car actuellement, les réseaux sociaux semblent incapables de modérer efficacement leurs contenus. Enfin, ces élus du groupe LREM espèrent que la levée de l’anonymat permettra, en cas de délit, des poursuites immédiates.
Une problématique complexe
Déjà, sur la plupart des réseaux sociaux majeurs, comme Facebook, Snapchat ou Instagram, l’identité des internautes est souvent connue ou traçable. Or, cela n’empêche pas pour autant la publication de certains contenus nocifs. Ni les effets de groupes. Qui peuvent parfois se transformer en meutes. Par ailleurs, lever l’anonymat sur Internet pose aussi la question des fausses identités. Sciemment utilisées pour diffuser de la haine. En toute impunité. Comme on le voit, cette problématique reste complexe. Car elle touche au principe de la liberté d’expression. Par conséquent, elle sera difficile à résoudre. Cependant, le projet proposé pourrait être un premier pas pour empêcher de dangereux débordements.
De nouveaux moyens à mettre en oeuvre
Comme l’a récemment déclaré Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, faire cesser la haine en ligne ne se résume à la question de lever l’anonymat. En effet, connaître l’identité d’un internaute qui publie des contenus haineux ne permettra pas de « […] gérer la viralité et la massification des contenus ». De fait, les moyens légaux prévus pour combattre cette dérive restent aujourd’hui très insuffisants. Néanmoins, face à ce problème épineux, la majorité présidentielle devra malgré tout se prononcer. Sur le texte déposé en décembre dernier au Parlement. Pour l’instant, l’Assemblée nationale l’étudie. Avant d’en débattre en séance plénière, dès le mois prochain.
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