Voiture autonome : patience !

L’usage courant de la voiture autonome n’est pas pour demain.
Selon une récente étude réalisée par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), il faudra attendre encore au moins 20 ans avant que l’usage de la voiture autonome ne devienne une pratique habituelle dans les villes et sur le réseau routier. Cependant, une utilisation de véhicules partiellement automatisés devrait se mettre en place à plus court terme, dans seulement quelques années.
La voiture autonome: un changement lent
Un livre blanc sur le futur changement apporté par la voiture autonome dans nos habitudes, publié par l’Institut Inria, devrait paraître dans quelques jours. D’après ses conclusions, rien ne se fera dans la précipitation. Aucun bouleversement rapide n’est donc à attendre. L’Inria explique que : « Les premiers systèmes de transport automatisés, sur des sites privés ou d’accès contrôlé, devraient apparaître à partir de 2025. » Plus encore, Fawzi Nashashibi, responsable de l’équipe-projet RITS à l’Inria affirme : « Ce n’est qu’à partir de 2040 que l’on devrait voir des voitures complètement autonomes […] dans des zones péri-urbaines et en test dans des villes. » Patience donc.
De nouvelles lois en perspective
Si l’avènement de la voiture autonome en tant que véhicule banal ne se fait pas aussi vite que certains l’ont déjà imaginé, c’est que ses perfectionnements techniques ne sont pas les seuls obstacles qu’elle devra surmonter. En effet, les nouvelles réglementations qui encadreront forcément son usage mettront elles aussi du temps à être définies et à devenir légales. Cela nécessitera de nouveaux articles de loi, qui feront eux-mêmes l’objet de votes préalables et de nombreux débats dans la sphère politique. Le Code de la route devra nécessairement évoluer pour être adapté à des véhicules dont la responsabilité en cas d’accident devra pouvoir être définie. À ce sujet, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), sur laquelle Élisabeth Borne travaille, sera prochainement discutée en Conseil des ministres. Cela devrait constituer une première étape pour avancer dans ce domaine. Par ailleurs, les endroits (type de route, etc.) où une voiture totalement autonome pourra vraiment rouler devront aussi être précisés.
La voiture autonome: une adaptation progressive
Aujourd’hui, le Gouvernement semble être favorable à la mise en circulation de voitures individuelles partiellement autonomes, dites de niveau 3, d’ici 2022. Cela serait déjà un premier pas vers une mise en circulation d’automobiles intelligentes. Celles qui seront capables de rouler sans aucune intervention humaine (niveaux 4 et 5) devraient progressivement apparaître ensuite. Cependant, il faudra sans doute attendre plusieurs années avant que l’exécutif se mette pleinement d’accord sur cette évolution. Ce bouleversement dans nos habitudes routières, et dans notre nouvelle façon d’utiliser le réseau français, mettra beaucoup de temps à s‘imposer et à se clarifier. Si l’on en juge par les remous que suscite actuellement un simple changement de limitation de vitesse, il semblerait que nous ayons effectivement le temps.
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