Venise : un essai qui suscite des réactions contrastées.
Depuis mardi dernier, la Sérénissime tente de réagir face aux nuisances causées par le tourisme de masse en testant des portiques spéciaux, installés pour réguler les flux des visiteurs lorsqu’ils deviennent excessifs.
Venise est aujourd’hui peuplée de 265.000 habitants. Chaque année, près de 30 millions de touristes investissent les rues et les monuments de la ville-musée, ce qui fait fuir une partie des Vénitiens de souche, excédés par ce déferlement touristique trop abondant.
Depuis quelques jours, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, tente une expérience destinée à mieux encadrer les flux considérables de piétons dans les rues de sa ville. Pour cela, il a fait installer des portiques régulateurs en métal aux endroits les plus stratégiques du centre historique vénitien.
 Ce système a pour but, quand l’affluence des visiteurs devient trop forte, d’obliger les piétons à prendre d’autres itinéraires, moins pratiqués. Seuls les résidents et les travailleurs peuvent alors circuler à ces endroits librement, après avoir montré leur carte de transport vénitienne.
Ce nouveau procédé dissuasif a été diversement apprécié par les Vénitiens. Certains l’ont totalement approuvé, le jugeant efficace pour se protéger, d’autres ont estimé que cette mesure était contraire à un bon accueil des touristes, source de richesse pour leur cité. Des Vénitiens, très mécontents de ce procédé, ont même été jusqu’à retirer ces portiques de force, clamant sans se cacher qu’ils procéderaient ainsi tant que ces portiques leur seront imposés.
Il faudra attendre un moment avant de savoir si cette décision du maire porte ses fruits, sans effets négatifs. Ce qui est sûr, c’est que les Vénitiens demeurent à ce jour partagés face à cette tentative de régulation des flots touristiques.
Il est vrai que beaucoup sont excédés par la masse trop importante des visiteurs pendant la belle saison, qu’ils juge finalement destructrice pour leur ville. D’autres estiment en revanche que cette manne internationale est un « mal » nécessaire, qui permet à Venise de maintenir sa réputation dans le monde entier.
Ce qui est sûr, c’est que les capacités d’accueil de la Sérénissime ne sont pas infinies. Elles ont donc leurs limites.