Réseau 5G : une première avancée chinoise
Mercredi dernier, après un feu vert partiel donné par Boris Johnson, l’Union européenne a en partie permis au géant chinois Huawei de déployer son réseau 5G. Cependant, cet accord s’accompagne de conditions très strictement définies.
Un risque de conflit commercial avec les Etats-Unis
L’énorme groupe chinois a rapidement salué, via un communiqué, la décision européenne. En félicitant les pays à l’origine de cette ouverture technologique, même si elle est très encadrée. Notamment, Huawei les a remercié d’avoir une approche « objective et basée sur les faits ». En effet, cette opportunité de développer le réseau 5G en Europe ne peut que contenter la société chinoise. Elle sait pertinemment que Washington fait actuellement pression sur ses alliés. Objectif l’exclure sur ce continent. De fait, les Américains soupçonnent clairement Huawei de faire de l’espionnage pour le compte de Pékin. A ce jour, le Japon et l’Australie se sont rangés au côté du rejet américain, contrairement à l’UE. Désormais l’Union européenne s’expose à une réaction hostile des Etats-Unis, qui pourrait engendrer une guerre commerciale ouverte.
Des règles exigeantes
Dernièrement, Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, a déclaré lors d’une présentation que l’Europe accepterait toutes les sociétés pour déployer le réseau 5G. Cependant, sous réserve qu’elles respectent des « […] règles claires et exigeantes ». Thierry Breton a donc précisé les conditions définies par tous les États membres de l’Union, en accord avec la Commission européenne. Principalement, ces recommandations au sujet du déploiement de la nouvelle technologie mobile concernent la sécurité. Ainsi, le cadre établi comporte des « exclusions nécessaires […] pour les actifs critiques et sensibles […], tels que les fonctions de gestion et d’orchestration du réseau. » Notamment, en prévoyant que chaque pays et chaque opérateur utilisent « plusieurs sources de fournisseurs pour diminuer les risques. »
Huawei se positionne
Pour l’instant, Huawei, placé en deuxième position sur le marché des smartphones, semble s’imposer dans la course de l’Internet mobile à Très Haut Débit. Cela, face à son rival suédois Ericsson, au finlandais Nokia, et au sud-coréen Samsung. A ce jour, Huawei affiche donc une longueur d’avance.
Des soupçons latents
Aujourd’hui, malgré l’attitude conciliante adoptée par la France, la Commission européenne reste divisée sur la participation de Huawei à l’élaboration du réseau 5G. Cela, malgré le fait que Stéphane Richard, le PDG d’Orange, ait déclaré qu’il était contre une exclusion de Huawei. Récemment, à l’opposé d’une approbation ouverte, le quotidien allemand Handelsblatt a affirmé que le gouvernement allemand possédait des preuves que le géant des télécoms chinois collaborait avec les services de renseignements de Pékin.
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