Reprise du bâtiment : des attentes urgentes
Après plus de deux mois d’arrêt forcé, le secteur du bâtiment représente désormais un enjeu économique central pour le Gouvernement. Mais cette reprise du bâtiment, resté paralysé trop longtemps, risque de redémarrer timidement. En effet, rien ne garantit que les clients se bousculeront pour profiter immédiatement du déconfinement. Or, pour des raisons évidentes, il faut faire construire à nouveau.
Un secteur vital
Pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, la reprise du bâtiment est une activité hautement symbolique. D’ailleurs, il l’a montré en choisissant de prendre la parole dès le 11 mai sur un chantier, près de Paris. Lors de son intervention, Bruno Le Maire a clairement déclaré que ce « […] secteur est absolument vital pour l’économie française ». A ses yeux, cette filière représente donc un redémarrage essentiel. Actuellement, on évalue la reprise effective du secteur à environ 70 % des chantiers. Mais l’exécutif espère que cette activité sera quasiment complète dès la fin du mois. Une utopie, pour les nombreux professionnels concernés. D’autant plus que réussir à stimuler à la fois les commandes des particuliers, des acteurs publics et des promoteurs ne sera pas facile.
En effet, parmi eux, beaucoup ont aussi été affaiblis par le confinement. Néanmoins, malgré ce défi incertain, la reprise du bâtiment reste un enjeu crucial. Car à elle seule, cette activité constitue plus de 5 % de l’économie du pays.
L’écueil supplémentaire des Municipales
Au-delà d’un strict enjeu politique, les élections municipales conditionnent aussi l’attribution des permis de construire. Donc, de la mise en oeuvre de nouveaux logements. De fait, les incertitudes qui planent aujourd’hui sur le second tour encouragent de nombreux professionnels à miser plutôt sur une reprise du bâtiment à la fin de l’année. Dans ce cas, ce report pourrait entraîner une baisse importante de l’offre immobilière française. Ainsi, celle-ci pourrait être privée d’un minimum de 100.000 logements.
Des commandes à relancer en urgence
De son côté, le secteur des travaux publics n’échappe pas non plus aux incertitudes conjoncturelles. Notamment, parce qu’il est très difficile de savoir aujourd’hui si les collectivités locales vont pouvoir commander ou relancer des chantiers. De fait, à cause de la longue interruption qu’elles ont subie, ces collectivités n’ont pas pu percevoir les impôts locaux qu’elles touchent habituellement. Entre autres, sur les transactions immobilières classiques.
Or, ce manque à gagner pourrait s’élever à neuf milliards d’euros. Si l’on en croit l’estimation faite par la Fédération Nationale des Travaux Publics. De fait, cette absence considérable pourrait fortement peser sur les appels d’offres espérés. Par ailleurs, plus qu’une reprise du bâtiment délicate à enclencher, certaines entreprises du secteur risquent de devoir cesser leur activité. Cela, avant même d’atteindre la fin de l’année. Par conséquent, sans attendre l’effet d’hypothétiques Plans de relance, les commandes publiques locales doivent redémarrer le plus vite possible.
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