Officiellement, une vaste opération de réhabilitation devait améliorer le centre-ville de Marseille. Or, ce programme ambitieux s’est soldé par une rénovation urbaine insuffisante. La semaine dernière, la Chambre des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur a dénoncé cette carence. Après une évaluation des reconstructions des nouveaux logements.
Des chantiers trop rares
La semaine dernière, un rapport de la Chambre des comptes de la région PACA a publiquement révélé les insuffisances de la Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire métropolitaine, la Soleam. Pourtant, celle-ci était chargée de réhabiliter le centre-ville de la cité phocéenne. Depuis longtemps gangrené par de multiples habitats totalement insalubres. Récemment, dans un rapport, la Chambre a dénoncé une lenteur manifeste de ces travaux. Celle-ci ayant engendré une rénovation urbaine insuffisante. Cela, malgré l’urgence d’une situation catastrophique. Dramatiquement révélée en 2018 par l’effondrement mortel d’un immeuble, de sinistre mémoire.
Des freins fréquents
Actuellement, l’actionnaire principal de la Soleam est la métropole d’Aix-Marseille-Provence. Or, d’après la Chambre des comptes, des collectivités actionnaires freineraient régulièrement le fonctionnement de cette société locale. Ainsi, leurs actions exerceraient sur la Soleam des « bouleversements incessants ». Ce qui expliquerait en grande partie l’inertie constatée à Marseille, concernant les chantiers prévus. Pour preuve, l’importante opération de réhabilitation urbaine baptisée « Grand centre-ville », qui aurait dû initialement se finir en 2020, a été repoussée jusqu’en 2025. Pourtant, cette situation de rénovation urbaine insuffisante avait commencé à l’origine par une enveloppe de 230 millions d’euros.
Rénovation urbaine insuffisante : un bilan à charge
Au final, la Chambre a relevé de nombreux dysfonctionnements. Notamment, des requalifications de sites qui tardent toujours, sans cesse repoussées. Cela, en raison de délais de traitement anormalement longs. Ce qui a entraîné, outre des retards majeurs, des surcoûts de gestion considérables. Enfin, à causse d’un manque de stratégie directrice, la Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire métropolitaine se retrouve aujourd’hui dans un simple rôle d’exécutante. Et non de concessionnaire. Donc, sans obtenir de « résultats probants ». En clair, la Chambre des comptes a jugé que l’ensemble des rénovations actuelles était insuffisant. Voire, profondément déficient. Ainsi, ce rapport à charge a remis en cause les intentions de rénovation du nouveau maire de Marseille, Benoît Payan.
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