Le mois dernier, un rapport annuel de la Cour des comptes a dénoncé le poids fiscal considérable qu’exerçaient les abattoirs publics sur les communes. En effet, selon les magistrats analystes, ces établissements induisent des charges locales qui sont « rarement justifiées ». A l’avenir, pour corriger ce déséquilibre, la Cour conseille de faire évoluer ce secteur vers une gestion privée. Par ailleurs, en remplaçant progressivement le fonctionnement actuel des établissements existants par un système d’abattoirs mobiles. Une méthode qui serait plus rationnelle, moins coûteuse et prometteuse.
Une situation déficitaire
Dans sa récente étude, la Cour des comptes conclut que la situation financière des abattoirs publics subit souvent des équipements « surdimensionnés et sous-exploités ». Par conséquent, cette situation provoque régulièrement des déficits « […] pris en charge par les collectivités ». Cela, malgré un fonctionnement qui prône désormais des circuits courts. Pour assainir cette mauvaise gestion, la Cour conseille de mettre en place dès que possible un système de gestion des abattoirs qui deviendrait coopératif. Par exemple, sur un modèle de type Société Coopérative d’Intérêt Collectif.
De fortes craintes dans la filière des abattoirs publics
Pour se défendre, suite au rapport de la Cour des comptes, Bruno Dufayet, Président de la Fédération National Bovine qui représente les éleveurs, rappelle qu’il ne faut pas oublier la dimension de maillage territorial des abattoirs publics. En effet, à ses yeux, ce paramètre demeure essentiel. Celui-ci dépassant même la notion de rentabilité de cette filière. A terme, en la privatisant, le risque serait de provoquer un « désengagement du service public ». Un avis partagé par André Éloi, le Directeur de la Fédération des Exploitants d’Abattoirs Prestataires de services. Celle-ci regroupant aujourd’hui 121 établissements publics.
Les avantages de l’abattage mobile
Récemment, fin février, en Loire-Atlantique, un premier essai fait dans un caisson mobile a permis de démontrer aux services vétérinaires présents les avantages de l’abattage mobile. Sur place, au cours de cette expérience, seules la mise à mort et la saignée d’un animal ont eu lieu. Ensuite, on a transporté la bête dans un abattoir proche, pour son découpage. A ce jour, la loi EGALIM a permis de mener en France les premières expériences d’abattage mobile. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a validé cette pratique. Cependant, pour Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, cette technique nécessite encore un « appui politique et réglementaire ». Notamment, afin qu’elle puisse devenir rentable.
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